Le journal gratuit Le Petit Bulletin de Lyon de cette semaine publie une interview d’Audrey Hénocque, adjointe de la Ville de Lyon chargée aux finances et aux grands événements et qui a ajouté la culture à ses attributions. Nous publions ici quelques extraits.
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Quelles ont été les priorités de la Ville en matière de culture à votre arrivée ?
Audrey Hénocque : J’ai priorisé la rencontre avec les acteurs culturels, pris des rendez-vous avec les adjoints d’arrondissement en charge de la culture. J’avais besoin et envie de m’appuyer sur eux, ainsi que sur le directeur aux affaires culturelles de la ville afin de poursuivre le travail mené par ma prédécesseure et de le réorienter si nécessaire. Nathalie Perrin-Gilbert s’est engagée avec beaucoup de détermination pour la culture avec l’ensemble de la majorité. On a la chance, à Lyon, d’avoir un projet politique qui est clair malgré les soubresauts que l’on subit, et je m’inscris dans la continuité de celui-ci. Notre action s’appuie toujours sur quatre axes majeurs : encourager la création, l’émancipation des Lyonnais et Lyonnaises et faciliter les coopérations, locales et internationales. Le quatrième axe, celui de la transition, est sans doute la mesure où j’irai plus loin que ma prédécesseure, sur les enjeux de décarbonation notamment. J’ai déjà eu l’occasion de travailler sur le sujet car je suis en charge des grands événements, notamment notre grande Fête des lumières.
Plusieurs institutions culturelles de la ville ont dressé (auprès de la Ville et à sa demande) un bilan des enfants touchés par leurs actions d’éducation culturelle. Quelles sont vos conclusions ?
C’est un travail toujours en cours. On a obtenu le label 100 % EAC [éducation artistique et culturelle ndlr], et on va le signer conjointement avec la Métropole, car Cédric Van Styvendael veut qu’on le fasse ensemble. Aujourd’hui, l’ensemble des enfants de la ville de Lyon peuvent s’inscrire dans des projets via les enseignants et les directeurs d’école. On a encore du travail, mais on est la ville la plus avancée sur ce sujet en France : 47 équivalents temps plein proposent de l’EAC en milieu scolaire à Lyon.
Quel regard portez-vous sur l’équilibre Métropole – Ville ?
Je collabore très bien avec Cédric Van Styvandael, on est complémentaires. On a ni la même histoire ni les mêmes compétences vis-à-vis de la culture ce qui est enrichissant. Je suis ravie qu’il ait fait de l’EAC un cheval de bataille. La Métropole de Lyon a subi de fortes chutes de recette, ce n’est pas un secret, nous devons donc faire en sorte que la culture à Lyon n’en subisse pas trop durement les conséquences. On va continuer à échanger, il faut qu’on réfléchisse ensemble aux choix que la Métropole sera amenée à faire, en bonne intelligence. Si des baisses sont nécessaires en 2025, il faut qu’elles soient temporaires.
Au niveau national, on se dirige vers une crise majeure du secteur culturel (-96 millions d’euros pour la création cette année), avec des salles et des lieux qui vont être en grande difficulté. Comment vous placez-vous dans ce contexte ?
Je suis positive sur le territoire Lyonnais, au sens large, même si je reste vigilante. Le contexte global est complexe, les coûts sont en augmentation, alors que les soutiens publics sont en berne au niveau global. On ne peut pas non plus demander aux publics de payer plus cher leurs billets. On est dans une situation qui est plutôt tendue. On a donc des raisons de se réjouir des 165 millions d’euros par an alloués à la culture à Lyon, il s’agit – je le rappelle – du deuxième budget de la Ville de Lyon. De plus, on observe une augmentation de la fréquentation des lieux culturels, qu’il s’agisse des spectacles vivants, des musées.
Pour vous, la culture est-elle dans le prolongement des grands événements ?
La culture est transversale, et je tiens à ce qu’elle travaille avec l’ensemble des politiques publiques de la Ville. Par exemple ; nous avons parlé des Eurogames avec Julie Nublat-Faure [adjointe au sport ndlr] : et on a souhaité que la culture soit au programme de ces Eurogames. Avant le départ de ma prédécesseure, je travaillais déjà sur les grands événements culturels tels que Tout l’monde dehors ou la Fête de la musique. Je reste dans cette transversalité et cette recherche de vivre ensemble.
D’après le Petit Bulletin de Lyon
Du 18 sept au 1er octobre 2024