Vive réaction de Gabriel Boric, président du Chili, contre l’arrêt de la Cour suprême du Venezuela

« Terminer de consolider la fraude » : la dure réaction du président chilien, Gabriel Boric, et d’autres dirigeants de la région contre l’arrêt de la Cour suprême du Venezuela qui valide la victoire de Nicolás Maduro qui s’accroche au pouvoir.

Photo : Palais de La Moneda

Plusieurs dirigeants latino-américains ont durement critiqué l’arrêt de la Cour suprême du Venezuela (TSJ), qui a validé ce jeudi 22 août la victoire contestée de Nicolás Maduro aux récentes élections présidentielles. « Le Chili ne reconnaît pas ce faux triomphe autoproclamé de Maduro et compagnie », a publié le président chilien, Gabriel Boric, sur le réseau social X. Le chef de l’État chilien a déclaré qu’« aujourd’hui le TSJ du Venezuela finit de consolider la fraude » et a ajouté que « le régime de Maduro accueille évidemment avec enthousiasme sa condamnation, qui sera marquée par l’infamie ».

Le TSJ a approuvé ce jeudi les résultats des élections organisées le 28 juillet. Le Conseil national électoral (CNE) a proclamé Maduro vainqueur avec 51,95 % des voix, contre 43,18 % pour le candidat de l’opposition Edmundo González. Le CNE n’a pas étayé ces résultats par des preuves, tandis que l’opposition a publié des copies des documents électoraux qui ont donné une victoire éclatante à González, raison pour laquelle de nombreux Vénézuéliens et une grande partie de la communauté internationale ont dénoncé la fraude électorale.

Edmundo González, le rival de Maduro aux élections présidentielles qui a obtenu 71 % des votes selon l’opposition, a exprimé le rejet catégorique de la résolution de la Cour validant les résultats des élections. Pour lui, la résolution est non seulement inefficace, mais elle va « aggraver la crise » à laquelle est confronté le pays. La Cour a agi de manière partiale et elle n’a pas la capacité de résoudre le conflit électoral, a ajouté González, soulignant que « le pays et le monde connaissent la partialité de la justice et son incapacité à résoudre le conflit ».

Selon les Nations-Unies, le Venezuela connaît depuis le 28 juillet un « climat de peur en raison des arrestations arbitraires et du recours disproportionné à la force » par les forces du régime. Le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme avait jugé « particulièrement préoccupant qu’autant de personnes soient arrêtées ou inculpées pour incitation à la haine ou en vertu de la législation antiterroriste » sous l’impulsion du régime en place. Par la suite, l’Organisation des États américains (OEA) a exigé que le régime vénézuélien « respecte les droits de l’homme » dans le pays et publie « dans les plus brefs délais » les procès-verbaux détaillés des élections présidentielles du 28 juillet dernier.

Les prises de position de la quasi-totalité des pays de la région ont accentué la pression sur le régime chaviste, qui continue d’observer la politique de l’autruche, en ignorant totalement les appels en provenance de ses propres amis, comme le Brésil, le Mexique et la Colombie, pour publier les PV détaillés du scrutin. La dernière initiative internationale a été adoptée en République dominicaine, par une vingtaine de pays dont le Maroc, qui ont exigé le respect par le régime vénézuélien des résultats des élections présidentielles du 28 juillet dernier. Dans la « Déclaration de Saint Domingue », les signataires ont lancé un « appel urgent » aux autorités vénézuéliennes pour qu’elles mettent fin à la violence et libèrent toutes les personnes détenues, y compris les représentants de l’opposition.