L’Amérique latine face aux dernières élections présidentielles au Venezuela

Le candidat d’opposition Edmundo González affirme avoir obtenu plus de huit millions de voix aux élections. Nicolás Maduro qui brigue son troisième mandat se déclare vainqueur avec 51 % de soufrages.

Photo Pagina 12

L’ancien candidat à la présidentielle, Edmundo González, a déclaré mardi qu’à la fin de l’examen des procès-verbaux, il sera démontré qu’il a remporté les élections avec plus de huit millions de voix.  « Souvenez-vous bien de ce chiffre : lorsque les minutes seront comptées, ce serveur aura plus de huit millions de votes », a déclaré González lors d’une manifestation à Caracas. Le Costa Rica a accordé l’asile politique à María Corina Machado et Edmundo González après qu’il ait été question au Venezuela d’un mandat d’arrêt contre les opposants mais Mme Machado a remercié cette offre et a assuré que sa « responsabilité est de continuer ce combat aux côtés du peuple ». Ce jeudi les pays membres de l’Organisation des États américains (OEA) se réuniront pour approuver une « résolution » sur le Venezuela dans laquelle ils se déclareront préoccupés par les allégations d’irrégularités dans les élections et demanderont au Conseil national électoral (CNE) de publier les résultats du scrutin et procéder à un recomptage total sous la supervision d’organisations internationales indépendantes.

Le président russe Vladimir Poutine a félicité lundi le président vénézuélien Nicolás Maduro pour sa victoire à l’élection présidentielle qui s’est tenue la veille« Les relations russo-vénézuéliennes sont de nature stratégique et partenariale. Je suis convaincu que vos activités en tant que chef d’État continueront à contribuer à leur développement progressif dans tous les domaines », a déclaré M. Poutine dans une lettre publiée par le Kremlin. M. Maduro a obtenu 51 % des voix contre 44 % pour le chef de l’opposition Edmundo González, selon le Conseil national électoral. Les résultats ont toutefois été contestés par l’opposition. « Un triomphe de l’indépendance nationale, de la dignité du peuple vénézuélien. Les sanctions prises n’ont pas suffi, les agressions contre n’ont pas suffi, les menaces n’ont pas suffi, pas aujourd’hui et elles ne suffiront jamais contre la dignité du peuple vénézuélien. »  L’autorité électorale, qui est contrôlée par les fidèles de M. Maduro, n’a pas immédiatement publié les résultats de chacun des trente mille bureaux de vote du pays, ce qui a empêché l’opposition de contester les résultats après avoir affirmé qu’elle ne disposait de données que pour 30 % des urnes. « Nous voulons dire à tous les Vénézuéliens et au monde entier que le Venezuela a un nouveau président élu et qu’il s’agit d’Edmundo González. Nous avons gagné. Tout le monde le sait, tout le monde le sait. … », a soutenu María Corina Machado, membre de l’opposition. D’autres dirigeants étrangers se sont abstenus de reconnaître les résultats. Le secrétaire d’état américain Antony Blinken a déclaré à Tokyo que les États-Unis étaient « très préoccupés par le fait que le résultat annoncé ne reflète pas la volonté ou le vote du peuple vénézuélien ».

Le journal argentin Pagina 12 signale que ministère vénézuélien des Affaires étrangères a exigé lundi « le retrait des responsables diplomatiques et consulaires argentins dans un délai maximum de 72 heures ». Le gouvernement argentin a dénoncé un « harcèlement » auprès de son ambassade en tenant le gouvernement de Nicolas Maduro pour responsable d’une prétendue panne de courant au siège diplomatique, où six opposants vénézuéliens ont obtenu l’asile. Le porte-parole Manuel Adorni a précisé que le retrait de son personnel diplomatique inclura les six opposants vénézuéliens qui restent réfugiés dans ce siège diplomatique. Ce sont de proches collaborateurs de la leader de la droite vénézuélienne, María Corina Machado. La chose habituelle dans ces cas est de négocier un sauf-conduit qui garantit la liberté et l’intégrité des personnes à la sortie de l’ambassade. La délégation argentine au Venezuela est devenue une source de tension depuis que le président Javier Milei et plusieurs de ses responsables gouvernementaux ont rejeté, sans aucune preuve, les résultats officiels des élections au Venezuela.