Nicolás Maduro réélu président du Venezuela pour un troisième mandat selon le CNE, l’opposition conteste

Le président actuel, accusé de censurer l’opposition, aurait recueilli 51,20 % des suffrages ce dimanche selon le Conseil national électoral. L’opposition, elle, revendique la victoire avec 70 % des voix.

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L’actuel président en exercice du Venezuela, héritier d’Hugo Chávez, a été élu pour un troisième mandat de six ans à la tête du Venezuela avec 51,20 % des suffrages, selon le Conseil national électoral, qu’il l’a annoncé dimanche 28 juillet, peu après minuit. Nicolás Maduro, dont le pays, fortement dépendant des cours du pétrole, est plongé dans une grave crise depuis son arrivée au pouvoir, a obtenu 5,15 millions de voix. Il se place devant le candidat de l’opposition Edmundo Gonzalez Urrutia, un peu moins de 4,5 millions (44,2 %), selon les chiffres officiels annoncés par le président du CNE, Elvis Amoroso, après le dépouillement de 80 % des bulletins et une participation de 59 %. Le résultat est « irréversible », a-t-il déclaré.

« Sérieux doute »« Difficile à croire »« Victoire frauduleuse » … Alors que la commission électorale a annoncé la victoire du président sortant Nicolás Maduro au Venezuela, plusieurs pays ont fait part de leurs réserves concernant ces résultats. L’opposition revendique la victoire. Premier chef d’État à mettre en doute publiquement le résultat de la présidentielle au Venezuela, le président du Chili, Gabriel Boric, a estimé ces résultats « difficiles à croire ». « Le régime de Maduro doit comprendre que les résultats qu’il publie sont difficiles à croire », a-t-il réagi sur le réseau social X, affirmant que « le Chili ne reconnaîtra aucun résultat qui ne soit pas vérifiable »Le président du Costa Rica, Rodrigo Chaves, « rejette catégoriquement » la proclamation de la victoire de Nicolás Maduro qu’il qualifie de « frauduleuse ». Il a ajouté que son pays travaillerait « avec les gouvernements démocratiques du continent et les organisations internationales pour que la volonté sacrée du peuple vénézuélien soit respectée ».

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a exprimé lundi de « sérieux doutes » quant à l’exactitude des résultats de l’élection présidentielle au Venezuela. « Nous craignons sérieusement que le résultat annoncé ne reflète pas la volonté ou le vote du peuple vénézuélien », a ajouté Antony Blinken lors d’une conférence de presse au Japon. « Il est essentiel que chaque vote soit compté de manière juste et transparente, que les responsables électoraux partagent immédiatement les informations avec l’opposition et les observateurs indépendants, et que les autorités électorales publient les résultats détaillés des votes », a-t-il détaillé. « La communauté internationale suit la situation de très près et réagira en conséquence », a-t-il ajouté.

À contre-courant, le président cubain a félicité Maduro pour son« triomphe électoral »au Venezuela. Le président de Cuba, Miguel Diaz-Canel, a indiqué lundi avoir appelé son homologue Nicolás Maduro pour le féliciter de son « triomphe électoral historique » au Venezuela. « J’ai parlé avec mon frère Nicolas Maduro pour le féliciter chaleureusement au nom du parti, du gouvernement et du peuple cubain pour le triomphe électoral historique obtenu », a déclaré le président de Cuba, allié traditionnel du Venezuela.

Juste avant l’annonce des résultats, huit pays latino-américains avaient publié un communiqué conjoint où ils estimaient « indispensable » que le respect du résultat de l’élection présidentielle vénézuélienne soit« garanti »« Nous estimons qu’il est indispensable d’avoir des garanties que les résultats électoraux respectent pleinement la volonté populaire exprimée par le peuple vénézuélien dans les urnes », avaient déclaré ensemble les ministères des Affaires étrangères de l’Argentine, du Costa Rica, de l’Équateur, du Panamá, du Paraguay, du Pérou, de la République dominicaine et de l’Uruguay. Le texte, publié par le ministère panaméen sur son compte X, précise que ces garanties sont un « décompte transparent des voix » ainsi qu’une « vérification et un contrôle » de tous les candidats par des observateurs et des délégués. Caracas a refusé ou bloqué à la dernière minute de nombreux observateurs internationaux, dont quatre ex-présidents d’Amérique latine dont l’avion a été retenu au Panamá vendredi, en plus d’avoir retiré en mai son invitation à l’Union européenne.