Le musée du quai Branly-Jacques Chirac, à Paris, expose les trésors du Templo Mayor de Mexico jusqu’au 6 octobre 2024. Plus de cinq cents objets, dont plusieurs offrandes trouvées dans les ruines sont présentés. C’est une première en Europe. Nous vous proposons ici la présentation de l’exposition par le président du musée.
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Le 21 février 1978, une représentation de Coyolxauhqui, la déesse de la Lune, est exhumée par les ouvriers d’une compagnie d’électricité à Mexico. L’enceinte sacrée du Templo Mayor est (re)découverte et les recherches archéologiques sur les Mexicas sont relancées. Depuis désormais plus de quarante-six ans, grâce au Proyecto Templo Mayor, les chercheurs fouillent, découvrent, interprètent et expliquent cette civilisation des Mexicas qui passionne toujours autant le monde entier, cela afin de mieux comprendre la vie religieuse au sein de l’ancienne cité de Tenochtitlán, la capitale impériale.
L’exposition que le musée du quai Branly – Jacques Chirac présente en association avec l’Institut national d’anthropologie et d’histoire (INAH) à Mexico à partir du 3 avril 2024 invite le public à revenir sur ces quarante-cinq années de fouilles et sur les principales découvertes archéologiques de ce chantier d’une ampleur sans précédent. C’est donc le fruit d’une collaboration exceptionnelle avec l’INAH qui en fait une exposition inédite tant en France qu’en Europe.
Parmi les découvertes les plus frappantes que présente cette exposition figurent deux cent neuf offrandes enterrées dans le Templo Mayor et sous les places environnantes. Il s’agit généralement de cavités creusées dans les remblais des bâtiments, de coffres ou de boîtes en pierre de taille qui renferment les très riches offrandes que le peuple mexica destinait à ses divinités les plus vénérées pour s’introduire auprès d’elles, leur rendre hommage et, quelquefois, tenter d’obtenir des faveurs en retour. Ces dons, remarquables par leur quantité, leur qualité et leur diversité – ils comprennent des minéraux, des plantes, des animaux, des êtres humains et des objets culturels –, proviennent de nombreuses régions et font écho à l’exceptionnel pouvoir politique et économique qui était celui de cet empire à l’arrivée des conquistadors espagnols en 1519. L’étude des offrandes révèle non seulement une société dynamique et prédatrice, qui étendait sa domination politique et économique de l’Atlantique au Pacifique et de l’ouest du Mexique à la frontière actuelle avec le Guatemala, mais aussi une excellence artistique et une pensée symbolique complexe. L’exposition rend compte de cette richesse, de cette histoire et de cette société mexica qui nous passionne tant. C’est à la fois un bilan de recherche et une ouverture vers une meilleure compréhension de ce peuple et de son environnement.
Cette formidable exposition a été rendue possible grâce au professionnalisme et à l’investissement de notre grand partenaire qu’est l’Institut national d’anthropologie et d’histoire. Je souhaite remercier pour leur écoute, leur soutien et leur attention son directeur général, Diego Prieto Hernández, ainsi que Juan Manuel Garibay López, coordinateur des musées et des expositions. À ces remerciements s’ajoutent ceux que je formule envers nos deux principaux prêteurs, le Musée national d’anthropologie, en la personne de son directeur général Antonio Saborit García Peña, ainsi que le Musée du Templo Mayor et sa directrice Patricia Ledesma Bouchan. Sans leur générosité et leur accompagnement, ce projet n’aurait pas vu le jour.
Je souhaite enfin adresser un mot aux trois commissaires de cette exposition, qui ont déployé toute leur érudition et leur énergie pour nous offrir ce résultat. À Leonardo López Luján, directeur du Proyecto Templo Mayor, à Fabienne de Pierrebourg et à Steve Bourget, tous deux responsables des collections Amériques au musée du quai Branly – Jacques Chirac, j’adresse mes remerciements les plus chaleureux.
Emmanuel Kasarhérou (Président)
Musée du quai Branly – Jacques Chirac