Visite du président Chilien Gabriel Boric en Europe : Coopération Économique, Transition Énergétique et Diplomatie pour la Paix

Le Président chilien, Gabriel Boric, s’est rendu pour la deuxième fois depuis son arrivée au pouvoir en Europe, il a atterri le lundi 10 juin pour un déplacement d’une semaine. Il a d’abord été accueilli en Allemagne par le chancelier Olaf Scholz, puis il est allé en Suède, ainsi qu’en Suisse et il a terminé par un passage en France où il s’est entretenu avec Emmanuel Macron le 17 juin à l’Elysée et achevée sa tournée à l’Unesco…

Gabriel Boric s’est rendu en Europe car il cherche à attirer des investisseurs et acquérir des connaissances techniques afin de développer la stratégie chilienne autour du lithium et des énergies vertes. Il n’est pas juste question d’exporter le minerai vers les pays européens, il s’agit aussi de créer des chaînes de valeur ajoutée grâce au savoir-faire des entreprises européennes.  De plus, le chef d’Etat veut renforcer la coopération avec l’Europe concernant le développement des énergies renouvelables. Le Chili a affirmé sa volonté d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et a déjà entamé un plan de décarbonisation en fermant plusieurs centrales à charbon et en développant le solaire et l’éolien. Boric a d’ailleurs participé à un forum économique en Allemagne sur les énergies vertes et l’Allemagne a exprimé sa volonté d’élargir la coopération concernant “l’hydrogène vert”. Cette volonté de renforcer la coopération quant à la transition énergétique a aussi été affirmée lors de sa visite à l’Elysée. Concernant le lithium, le Chili pourrait devenir un partenaire stratégique important pour l’Allemagne qui a vu sa coopération avec la Bolivie s’effondrer et peu de progression avec l’Argentine. 

En Allemagne, Boric a évoqué la question de l’ancienne secte Colonia Dignidad fondée par des colons allemands. Même si l’expropriation de parties du territoire ainsi que la création d’un mémorial et d’un centre de documentation ont été annoncés, la coopération entre l’Allemagne et le Chili doit être renforcée. Néanmoins, il n’y a eu aucun engagement concret de la part de l’Allemagne.  En Suisse, le chef d’Etat chilien a participé au Sommet de la paix pour l’Ukraine. La situation en Ukraine a également été discutée avec Emmanuel Macron qui a salué la position du Chili de condamner l’agression de la Russie envers l’Ukraine soulignant l’engagement du Chili pour la paix et la justice internationale. 

Lors de son entretien à l’Elysée, Boric et Macron ont appelé à un cessez-le-feu immédiat et définitif dans la bande de Gaza, à la libération des otages israéliens ainsi qu’à la fin de l’entrave de l’aide humanitaire à destination des populations gazaouies. Enfin, les présidents français et chilien ont affirmé leur volonté de mener un travail ensemble pour la protection des océans en vue de la Conférence des Nations Unies qui aura lieu à Nice en 2025.

L’article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies (1948) dispose que : « Toute personne a droit à l’éducation ». Pourtant, Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, dresse un constat clair : « malgré les décennies de progrès en termes d’éducation, 250 millions d’enfants dans le monde restent exclus des bancs de l’école. C’est 6 millions de plus qu’en 2021 ». Gabriel Boric, le président du Chili, était également présent au siège de l’Unesco pour présenter le rapport, en sa qualité de co-président — avec Audrey Azoulay — du Comité directeur de haut niveau pour une éducation de qualité pour tous. Il rappelle la nécessité de mettre en place des mesures contre la précarité qui touche les enfants en parallèle d’une scolarisation. « On ne peut pas étudier avec un ventre qui crie famine », déclare-t-il. Le chef d’État appelle l’ensemble des pays à collaborer pour « semer les graines d’un monde plus uni, dans lequel toutes et tous ont l’opportunité de s’épanouir et de contribuer au progrès ». Prochaine étape : la Réunion mondiale sur l’éducation en octobre.