Christophe Deloire, portrait du secrétaire général de Reporters Sans Frontières, décédé le 8 juin

Christophe Deloire, directeur général de Reporters sans frontières (RSF), est décédé samedi 8 juin, à l’âge de 53 ans. Il a succombé à « un cancer fulgurant », écrit RSF dans un communiqué. Christophe Deloire avait pris ses fonctions en 2012 et « a transformé l’association (…) en un champion mondial de la défense du journalisme, durant douze ans », salue RSF.

Photo : RSF

Il naît en 1971 en Saône et Loire, de deux parents instituteurs. À la suite d’un parcours scolaire exemplaire, Christophe Deloire rédige des articles pour Arte et LCI avant d’intégrer le service “société” de l’hebdomadaire le point. Le journaliste multiplie les expériences professionnelles dans plusieurs médias, du groupe allemand Axel Finger aux éditions Flammarion. 

En 2008 il devient directeur du centre de formation des journalistes avant de prendre en 2012 le poste de secrétaire général de reporter sans frontière. Sous sa direction, l’organisation non gouvernementale internationale de promotion de la liberté, de l’indépendance et du pluralisme du journalisme a élargi son implantation à l’étranger en ouvrant plusieurs bureaux (Rio de Janeiro en 2015, Londres en 2016, Taipei en 2017…). Il lutte ardemment pour la promotion de la liberté et du pluralisme journalistique à l’internationale. 

En juillet 2023, Christophe Deloire s’était vu confier par le président de la République, Emmanuel Macron, la direction d’un comité de pilotage des Etats généraux de l’information (EGI) dans le but de « lutter contre toutes les tentatives d’ingérence et donner aux journalistes le meilleur cadre pour remplir leur mission essentielle » selon le président. Il devait aboutir à la fin du mois de juin.

Son combat s’illustre par une victoire en février contre l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) quant à Cnews et plus largement en rapport avec l’hégémonie médiatique du groupe Bolloré et son manque de pluralisme. Saisi par RSF, le Conseil d’Etat avait demandé à l’Arcom d’être plus intransigeante envers les chaînes de télévision à l’avenir en matière de pluralisme.