Haïti : un Conseil présidentiel dans la tourmente de la terreur des gangs armés

Alors qu’une lutte serrée pour la présidence du Conseil présidentiel de transition (CPT) à Haïti laisse croire qu’une entente n’était pas à portée de main, une solution a été trouvée avec un accord sur une présidence tournante de cinq mois pour chacun des quatre candidats au sein du conseil. Cet accord, conclu le mardi 7 mai, cherche à apporter une certaine stabilité. Y réussira-t-il, alors que le pays est en proie à une profonde crise sécuritaire et sociale ? 

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Alors que les dirigeants politiques arrivent à une entente pour diriger le pays, l’insécurité continue de sévir dans les rues haïtiennes. La ville paisible de Gressier a été le théâtre de l’horreur. Le vendredi 10 mai, les gangs armés ont lancé une série d’attaques dévastatrices, semant la terreur parmi la population et les forces de l’ordre. Au cours de ces attaques brutales, plusieurs victimes ont été déplorées, dont des policiers courageux qui ont tenté de protéger la population contre la violence incontrôlée des criminels.

Depuis environ une semaine, les habitants de Gressier vivent dans la plus grande peur alors que les gangs continuent de maintenir leur emprise sur la zone, perturbant gravement la vie quotidienne et menaçant la stabilité de la commune. Les rues autrefois animées sont maintenant hantées par le silence, tandis que la population reste terrée dans leur résidence, craignant pour leur sécurité et celle de leurs proches. La voie est strictement fermée aux véhicules, néanmoins, il n’y a que les piétons, sous l’autorisation des gangs, qui peuvent traverser la route nationale. Alors que l’accord entourant le CPT ouvre une nouvelle période qui sera tout autant un test pour cette nouvelle gouvernance, les enjeux sécuritaires restent immenses. Les gangs continuent de défier l’autorité et de semer le chaos, mettant en péril les progrès potentiels vers la stabilité et la reconstruction.

Dans ce climat de chaos et d’insécurité croissante, l’annonce de l’arrivée d’une force étrangère dirigée par le Kenya est vue par plusieurs Haïtien.nes avec un certain espoir. Cette force vise à restaurer la paix et la sécurité à Haïti, avec l’aval des puissances occidentales qui l’utilise pour conditionner leur aide pour surmonter la crise. L’avenir d’Haïti dépend de la capacité pour la société civile et des mouvements sociaux d’offrir une gouvernance qui rompe avec l’ancien régime au pouvoir et de mobiliser l’ensemble des acteurs et actrices de changement à travailler conjointement pour mettre fin à la violence des gangs et restaurer la paix dans le pays.