À la veille des élections présidentielles au Mexique en juin prochain, la directrice de recherche au CNRS, Hélène Combes, nous propose un éclairage sur une scène politique méconnue, dans une étude qui compte notamment parmi ses enquêtes l’actuelle candidate Claudia Sheinbaum.
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Hélène Combes, directrice de recherche au CNRS, rattachée au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po, est spécialiste des mouvements sociaux et des partis politiques. Elle a notamment publié Faire parti. Trajectoires de gauche au Mexique (2011) et, avec Camille Goirand et David Garibay, Les Lieux de la colère (2015). En 2004, elle a fait son doctorat en science politique à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine (IHEAL) et un post-doctorat au Centre de recherches politiques de la Sorbonne.
De Maïdan à Nuit debout, les années 2010 ont été secouées par les mouvements d’occupation de l’espace public. Tous ont suscité une même question sur leurs débouchés politiques concrets. À cet égard, le cas du Mexique apporte un décalage éclairant. La contestation du résultat des élections présidentielles de 2006 donne en effet lieu à un vaste campement contestataire installé au cœur de Mexico durant 48 jours, initiant une dynamique qui débouche, douze ans plus tard, sur l’accession au pouvoir d’Andrés Manuel López Obrador.
Année après année, Hélène Combes a suivi nombre de protagonistes de ce mouvement. Son enquête revient sur les principales étapes de sa structuration – du tour du Mexique entrepris par Obrador à la création du parti Morena, en passant par la constitution de brigades de militantes ou la mise sur pied d’un journal. En retraçant les trajectoires politiques et sociales de quatre protagonistes, représentatifs de différents foyers de contestation au sein d’une des plus grandes villes du monde, elle met en lumière les modalités de mobilisations croisant classes, genres, territoires et structuration du champ politique.
Christelle VOISIN
CNRS éditions
De la rue à la présidence – Foyers contestataires à Mexico par Hélène Combes au CNRS éditions, 324 p., 25 euros