L’Argentine paralysée par une nouvelle grève générale contre la politique de Javier Milei

Jeudi 9 mai, l’Argentine a connu une nouvelle journée de grève générale, la deuxième depuis l’arrivée de Javier Milei au pouvoir il y a maintenant cinq mois. Les trois plus grands syndicats argentins, dont la CGT, ont massivement participé à cette démonstration de force. Le pays était paralysé, sans transports, sans commerces et sans services publics pour protester contre les licenciements dans la fonction publique et la perte du pouvoir d’achat.

Photo : DR

Un jeudi qui avait des allures de dimanche dans les rues de Buenos Aires : pas de bus, les petits commerces aux rideaux de fer baissés, postes, banques et écoles fermées. Hector Daer, secrétaire général de la CGT, s’en est félicité jeudi en conférence de presse : « On a fait la grève parce que l’ajustement pèse sur les retraités, sur les secteurs les plus vulnérables. Cette mesure a été un succès et cela doit attirer l’attention des autorités, qui devraient changer de direction pour rectifier la détérioration sociale de ces derniers mois. »

Pour Manuel Adorni, le porte-parole du gouvernement, cette grève nuit aux travailleurs. « C’est une grève nettement politique, incompréhensible et insensée, car beaucoup de gens vivent dans la misère et ont besoin d’aller travailler chaque jour pour pouvoir manger. Les syndicats ont donc trahi les travailleurs qui ont voulu se rendre à leur travail mais qui n’ont pas pu. C’est un attentat contre leur économie quotidienne et contre leur liberté », estime-t-il.

Depuis l’arrivée de Milei, 15 000 fonctionnaires ont été licenciés, plus de 1 000 chantiers publics ont été interrompus et l’inflation est de 55% rien que pour 2024. Mais le président, fort de ses 50% d’image positive, compte poursuivre son ajustement. La CGT, elle, envisage déjà une nouvelle mobilisation pour la fin du mois.