Edmundo González Urrutia est désormais le candidat officiel de l’opposition au Venezuela pour affronter Nicolas Maduro le 28 juillet. Cet ancien ambassadeur de 74 ans avait accepté à l’improviste d’être le candidat « provisoire » de la coalition de l’opposition Plateforme Unitaire Démocratique (PUD).
Ne pouvant inscrire Maria Corina Machado, vainqueur de la primaire de l’opposition, la PUD a décidé vendredi « à l’unanimité d’approuver » la nomination définitive de Edmundo González, a déclaré le secrétaire général de la PUD, Omar Barboza. « Nous avons choisi le prochain président de la République ».
à sa discrétion, M. González n’était pas à l’annonce et n’a pas non plus réagi sur ses réseaux sociaux, inactifs depuis 2017, le 31 mars, quelques jours après s’être enregistré comme « candidat de couverture ».
Dans ce profil, il se présente comme diplomate, analyste international et écrivain. Depuis son annonce, le compte est passé d’environ 7 000 followers à environ 30 000.
Il n’a jamais brigué de mandat électif et va désormais être au centre de la campagne présidentielle.
Son silence et sa discrétion contrastent avec la figure de Nicolas Maduro, président omniprésent dans les médias et sur les réseaux sociaux.
« Gonzalez est l’antithèse du chavisme », écrit l’analyste José Toro Hardy. « C’est un homme cultivé, honnête, familier, inflexible, sans aucun soupçon de populisme ».
C’est « un Vénézuélien honnête, un démocrate et un serviteur de la République », assure Ramón Guillermo Aveledo, ancien secrétaire de la PUD.
Omar Vasquez Heredia, docteur en sciences politiques, souligne le paradoxe : « Le plus grand atout d’Edmundo González » est justement qu’il est inconnu.
C’est aussi l’inverse de Manuel Rosales, opposant, ancien rival de Hugo Chávez, dont la candidature surprise a généré méfiance et suspicion. Son entourage a annoncé qu’il renonçait.
L’entourage de M. Maduro n’a pas encore réagi à l’officialisation de la candidature de M. González, mais il avait déjà publié un enregistrement audio présumé contenant des « commentaires misogynes, homophobes et racistes » de M. González en 2015.
Né à la Victoria, dans l’État d’Aragua (centre-nord), le nouveau candidat a occupé son dernier poste diplomatique en tant qu’ambassadeur à Buenos Aires entre 1998 et 2002. Auparavant, il avait été ambassadeur en Algérie.
Il y a peu d’informations publiques sur sa vie, si ce n’est qu’il a été président du parti MUD, ancêtre de la PUD.
Il a été assesseur de l’opposition lors de sa plus grande victoire électorale : les législatives de 2015.
« Vénézuéliens, nous allons de l’avant », a lancé Maria Corina Machado, sur les réseaux sociaux, validant ainsi le choix de sa candidature.
La candidate « réelle », c’est elle. Malgré son inéligibilité, Mme Machado n’a pas cessé de faire campagne.
Le silence de M. González est compensé par la visibilité de Maria Corina Machado, qui le soutient. Son nom est même devenu la première tendance sur les réseaux sociaux du pays.
D’après Agences