Les députés européens ont donné leur feu vert jeudi 29 février à une version révisée de l’accord-cadre de libre-échange avec le Chili. Un pas supplémentaire vers son adoption qui a suscité la colère d’association et professionnels comme la filière « élevage et viande française ». « Alors que le Président de la République affirmait encore il y a quelques jours qu’il n’y aurait plus aucun accord de libre-échange sans clauses miroirs, ce vote résonne comme une véritable trahison pour la filière Élevage et Viande Française, quand on sait que plus de 30 % de la viande consommée en France est déjà importée ! », a ainsi réagi Jean-François Guihard, Président d’Interbev.
Photo : CEE Press
Parmi les dispositions prévues figurent effectivement la suppression des droits de douanes pour des produits chiliens comme viande, d’huile d’olive, d’ail, lait ou encore de fruits qui entrent sur le marché européen. « Cet accord ne prévoit aucune contrainte pour imposer aux produits agricoles chiliens d’être alignés sur les normes qui encadrent la production européenne, créant de fait une distorsion de concurrence vis-à-vis de l’agriculture européenne », dénonce quant à elle l’ONG Greenpeace. Cet accord sera complété par un accord commercial. Ce dernier sera ratifié au niveau de l’UE, tandis que l’accord-cadre devra être ratifié par tous les États membres. Il revient désormais au Conseil de l’UE de se prononcer.
La validation du Parlement passe mal en France dans le contexte de crise agricole qui a éclaté ce début d’année. « Greenpeace dénonce notamment la position des eurodéputé·es français·es Renaissance qui ont majoritairement approuvé l’adoption de ces accords », souligne l’ONG.
Par ailleurs, plusieurs autres accords sont dans les tuyaux (par exemple avec le Kenya) ou ont été conclu récemment (Nouvelle-Zélande). « Le Parlement européen était appelé (…) mercredi [28] à se prononcer sur un rapport comprenant un paragraphe appelant à une conclusion rapide des négociations au sujet de l’accord commercial avec le Mercosur avant les élections législatives européennes de juin 2024, note également l’ONG. Ce paragraphe a été maintenu. Pour Greenpeace, le signal envoyé par le Parlement européen est extrêmement négatif et inquiétant. »
D’après Actu Environnement