Les présidents du Mexique, du Paraguay, du Chili et de l’Espagne ont fait savoir leur soutien envers le président élu du Guatemala, Bernardo Arévalo, dans le cadre de conversations téléphoniques et de messages sur X (anciennement Twitter), face à la crise politique que traverse le pays de l’Amérique centrale.
Photo : Presidencia
Les chefs d’État ont condamné les derniers agissements du Ministère Public, ainsi que les actions visant à annuler les résultats des élections. Les marques de soutien entendent aussi appuyer la prise de pouvoir de Bernardo Arévalo le 14 janvier, tel qu’il est prévu dans le calendrier électoral. Le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, a ajouté ce mercredi qu’il fallait respecter la volonté des Guatémaltèques. Il a clarifié le fait que sa position n’est en aucun cas une “action interventionniste” mais qu’elle visait davantage à respecter les résultats pour ne pas générer de conflits. « Nous ne voulons pas qu’il y ait de l’instabilité politique au Guatemala, à notre frontière sud » a déclaré López Obrador lors de sa conférence de presse habituelle. Toutefois, Santiago Peña, le président du Paraguay a exprimé son inquiétude quant à la tournure que prennent les évènements au Guatemala. « Du point de vue des États du MERCOSUR, nous envisageons avec inquiétude la judiciarisation du processus électoral de ce pays voisin » a-t-il déclaré.
De son côté, le président du Chili, Gabriel Boric, a assuré Arévalo de tout son appui pour établir les bases d’une relation économique, sociale et culturelle entre les deux nations. « Aujourd’hui, j’ai parlé avec le président démocratiquement élu du Guatemala et je lui ai exprimé tout mon soutien face aux tentatives de déstabilisation et d’interruption du processus démocratique menées par certains secteurs de son pays », a déclaré Boric dans son message publié sur X lundi. L’Espagne a aussi apporté son soutien à Arévalo. « Je viens de m’entretenir avec le président élu du Guatemala, pour lui transmettre tout mon soutien face à la tentative du Ministère Public de remanier les résultats des élections. » a confié sur X, Pedro Sánchez, président du gouvernement espagnol. « La volonté populaire du peuple guatémaltèque, qui a été exprimée librement dans les urnes, se doit d’être respectée par toutes les institutions » a-t-il ajouté. Arévalo a tenu à remercier le soutien et la défense de la démocratie. Par ailleurs, il a déclaré qu’il ferait en sorte de renforcer les relations avec ces pays au cours de son mandat.
L’accusation du ministère public
Le ministère public a présenté vendredi dernier une deuxième pétition dans le but que Arévalo perde son immunité et ainsi pouvoir l’accuser pénalement pour un soi-disant blanchiment d’argent et l’usage de faux documents pour construire son parti, le « Movimiento Semilla”. Arévalo a de son côté qualifié de “coup d’état” les signalements effectués à partir de preuves fallacieuses. Les autorités se sont aussi exprimées pour dire qu’elles rencontrent des incohérences dans les modalités de comptabilisation des votes, ce qui les a amenées à faire appel au Tribunal Suprême Électoral afin que ce dernier annule les résultats. Cependant, les magistrats ont répondu immédiatement que les résultats des élections étaient “valides” et “officialisés”. Ils ont ainsi mis en avant que si Arévalo n’accède pas au pouvoir le 14 janvier, alors il y aurait un manquement à la règle constitutionnelle
La réponse de l’OEA
L’Organisation des États américains a approuvé mardi une déclaration dans laquelle elle condamne fermement l’abus de pouvoir continu du ministère public. Dans sa résolution approuvée par 29 voix favorables, une voix contre émanant du Guatemala et une abstention du Salvador, elle exprime également sa préoccupation face à ce qu’elle considère comme des persécutions politiques et la judiciarisation des processus électoraux. Le gouvernement guatémaltèque a publié un communiqué dans lequel il insiste sur son engagement à respecter les décisions des institutions autonomes du pays et les résultats électoraux. Il a rejeté aussi ce qu’il a défini comme des actions d’intimidation qui portent atteinte à la souveraineté. Le président Alejandro Giammattei a sollicité un avis à la communauté internationale quant aux décisions qui ont été prises par les Guatémaltèques et a réitéré son projet de mener à bien la passation de pouvoir le 14 janvier, conformément à la lettre.
D’après The-CNN-Wire
Traduit par Carla Estoppey