Le président élu argentin, qui s’est rendu sur la tombe du rabbin Schneerson à son arrivée à New York, a prévu de rencontrer des représentants du FMI et le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche à Washington. Javier Milei, s’est entretenu aussi pour la première fois ce vendredi 24 novembre, en visioconférence, avec la directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI), Kristalina Georgieva, avec qui il a discuté de la situation économique argentine
Photo : Presse Word
« Mes alliés sont les États-Unis, Israël et le monde libre », aime à dire le président élu argentin d’extrême droite, Javier Milei. Sa première virée internationale après avoir battu le péroniste Sergio Massa dans les urnes a été New York et de là, ce lundi même, il s’est rendu à Washington, pour un voyage éclair qui mêle relations diplomatiques, commerciales et spirituelles. L’objectif est d’ “expliquer le plan économique” que le nouveau gouvernement mettra en œuvre dès son entrée en fonction le 10 décembre, selon les déclarations de La Libertad Avanza (LLA), le parti d’extrême droite dirigé par Milei.
À l’occasion de sa visite dans la capitale américaine, le nouveau président prévoit de rencontrer des représentants du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Il se rendra également à la Maison Blanche, mais ne rencontrera pas le président américain Joe Biden, avec lequel il s’était entretenu au téléphone cinq jours après sa victoire électorale. Il sera en revanche accueilli par son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, et peut-être par d’autres hauts responsables du cabinet présidentiel. M. Kirby, le porte-parole de Joe Biden, n’a pas précisé si le responsable de la politique pour l’Amérique latine au sein de cette institution, Juan González, ferait partie de ces personnes.
« Malheureusement, le président ne pourra pas rencontrer (Milei) parce qu’il sera en déplacement dans le pays. Mais nous avons à cœur de chercher des formes de collaboration avec l’Argentine », a déclaré M. Kirby. Chez les démocrates, l’enthousiasme est présent à l’idée d’entendre le président élu : « L’Argentine est un partenaire dynamique sur ce continent dans de nombreux domaines. Nous sommes très impatients d’entendre les idées du président élu et de voir où il veut aller sur les questions politiques, et de nous assurer que nous gardons les lignes de communication ouvertes. » Lors de l’appel de vendredi dernier, M. Milei et M. Biden se sont accordés sur « l’importance de continuer à construire des relations bilatérales fortes », selon un communiqué de la Maison Blanche.
Pour ce premier voyage après sa victoire électorale, le prochain président est accompagné de sa sœur et bras droit, Karina Milei ; du futur chef d’état-major, Nicolás Posse ; de l’homme d’affaires Gerardo Werthein, ami personnel de Bill Clinton et dont le nom est évoqué pour devenir le prochain ambassadeur argentin à Washington ; de l’ancien secrétaire aux finances de Mauricio Macri et possible ministre de l’Économie dans le nouveau gouvernement, Luis Caputo ; du stratège en communication Santiago Caputo et de l’ambassadeur des États-Unis en Argentine, Mark Stanley. Dès son arrivée sur le sol américain, la délégation s’est rendue sur la tombe du Rabbin Menachem Mendel Schneerson, plus connu sous le nom de « Rebbe de Lubavitch ». Il s’agit d’un lieu saint pour le judaïsme, où Milei s’était déjà rendu pour demander sa bénédiction pour être élu président de l’Argentine. « Cette bénédiction s’est réalisée », a déclaré M. Milei au quotidien israélien Kfar Chabad il y a quelques jours.
Selon l’agenda publié par la LLA, Milei devait rencontrer l’ancien président Bill Clinton ainsi que des investisseurs et des banquiers de Wall Street avant de s’envoler pour Washington afin d’y rencontrer des représentants du FMI. L’Argentine a reçu un prêt considérable de 44 milliards de dollars du FMI en 2018, mais n’a pas été en mesure de le rembourser en temps voulu, même après avoir renégocié les conditions. Au cours de sa campagne électorale, Milei a clairement indiqué que les relations diplomatiques de l’Argentine prendraient un tournant décisif s’il accédait au pouvoir. Malgré ses divergences idéologiques avec le démocrate Joe Biden, Milei s’est montré disposé à s’aligner sur les États-Unis et à prendre ses distances avec le gouvernement chinois, qu’il rejette en raison de son caractère “communiste”. Sa position contraste avec les liens étroits que l’actuel président argentin, Alberto Fernández, a entretenu avec les deux puissances. Enfin, l’ultra-libéral Javier Milei, s’est entretenu pour la première fois ce vendredi 24 novembre en visioconférence avec la directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI), Kristalina Georgieva, avec qui il a discuté de la situation économique argentine.
Dès retour à Buenos Aires le président élection confirme la fermeture de la Banque centrale de l’Argentine. Des membres de son équipe ont annoncé sur les réseaux sociaux, sur plusieurs versions quant aux possibles nominations sont devenues virales, que l’unique information officielle à propos du futur gouvernement était celle publiée sur ce réseau social. Il s’agissait donc d’une des principales mesures mises sur la table par le président élu lors de sa campagne pour faire face à la crise que traverse l’Argentine, en parallèle avec le projet de dollarisation de l’économie.
D’après El País Argentina
Traduit par Carla Estoppey