L’artiste anglo-chilienne, militante des droits de l’homme et veuve du musicien Víctor Jara, Joan Turner Jara, est décédée dimanche dernier à Santiago à l’âge de 96 ans. C’est ce qu’a annoncé la Fondation Victor Jara, qu’elle a fondée.
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La danseuse, née à Londres le 20 juillet 1927, est arrivée au Chili au milieu des années 1950 pour interpréter des pièces solos en tant que membre du Ballet national. Elle devient ensuite professeur de danse à l’Université du Chili et y fonde le premier cours pédagogique de danse pour enfants. Après son divorce avec le chorégraphe et danseur Patricio Bunster, elle épouse Víctor Jara en 1960, avec qui elle aura sa deuxième fille, Amanda Jara. L’assassinat de son mari par l’armée quelques jours après le coup d’État de 1973 contre le gouvernement socialiste de Salvador Allende a marqué le début de son travail de militante des droits humains. À ce jour, justice et clarification sont toujours en cours devant les tribunaux dans le cas de la torture et du meurtre de Víctor Jara.
Durant son exil en Grande-Bretagne dans les années 1980, elle a joué un rôle majeur en attirant l’attention internationale sur les crimes du régime militaire d’Augusto Pinochet. Avec son travail, elle est devenue un symbole de résistance contre la dictature. Sa fille, Amanda Jara, était présente en septembre de cette année dans le cadre d’une série de conférences en Europe, notamment dans six villes allemandes, dans le cadre de la commémoration du 50e anniversaire du coup d’État militaire au Chili.
De nombreuses personnalités du monde politique, artistique et culturel ainsi que des médias se sont joints aux condoléances et ont rendu hommage à la vie de Joan Jara en tant qu’artiste et militante des droits de l’homme. Des groupes et des personnalités célèbres comme Inti-Illimani, Jorge González et Manuel García lui ont rendu rendu hommage et souligné l’héritage culturel qu’elle laisse.
D’après la Fondation Víctor Jara