Nous devons à Julian Assange des révélations cruciales, d’intérêt public. En diffusant des milliers de documents classés confidentiels par les États-Unis, le fondateur de WikiLeaks a pointé de possibles crimes de guerre commis par l’armée américaine. Depuis, le gouvernement américain le poursuit sans répit. On vous explique ici comment vous mobiliser pour le défendre. Rappel des faits
Photo : Amnesty International
Julian Assange a fondé Wikileaks en 2006 afin d’offrir une plateforme aux lanceurs d’alerte pour révéler des scandales de corruptions, d’espionnage ou tout autre violation des droits humains perpétués par les États. Le site diffuse, en 2010, plus de 750 000 documents confidentiels sur des activités diplomatiques et militaires des États-Unis à l’étranger, notamment en Irak et en Afghanistan. Craignant l’extradition vers les États-Unis, où le journaliste risque plus de 175 ans de prison et autres traitements inhumains, il se réfugie dans l’ambassade d’Équateur à Londres le 19 juin 2012.
En avril 2019, le nouveau président d’Équateur, Lenín Moreno, met fin à l’asile politique de Julian Assange. Après sept ans confiné dans l’ambassade, le journaliste est arrêté par les autorités britanniques et placé dans la prison de haute sécurité de Belmarsh. Le procès de Julian Assange devant la cour Britannique s’est ouvert en février 2020. C’est le début d’une longue et complexe bataille judiciaire.
La chronologie de la procédure d’extradition :
Mai 2019 : les États-Unis lancent une procédure d’extradition auprès des autorités britanniques. Février 2020 : début du procès de Julian Assange devant la justice britannique. 4 janvier 2021 : la justice britannique rejette la demande d’extradition de Julian Assange vers les États-Unis en raison de sa santé mentale. 6 janvier 2021 : la justice britannique refuse sa libération sous caution. Julian Assange reste en prison. Février 2021 : les États-Unis font appel de la décision de justice britannique et demandent l’extradition de Julian Assange. 11 août 2021 : un juge de la Haute Cour de Londres autorise les États-Unis à faire appel. 27-28 octobre 2021 : audiences dans la procédure d’appel des États-Unis pour l’extradition de Julian Assange. 10 décembre 2021 : La justice britannique annule en appel le refus d’extrader le fondateur de WikiLeaks vers les États-Unis. 24 janvier 2022 : La Haute Cour de Londres a autorisé Julian Assange à contester son extradition vers les Etats-Unis devant la Cour Suprême. 14 mars 2022 : La Cour suprême du Royaume-Uni a refusé d’accorder à Julian Assange la permission de faire appel du précédent arrêt de la Haute Cour autorisant son extradition. En conséquence, le journaliste ne pourra pas plaider sa cause contre son extradition devant la Cour suprême
Rappel des risques encourus par Julian Assange
Pour avoir publié des documents confidentiels de l’armée Américaine et révélé au public de graves violations des droits humains, Julian Assange encourt, notamment, 175 ans de prison. Aux États-Unis, il serait exposé à un risque réel de subir de graves violations de ses droits fondamentaux, y compris : – Torture et autres mauvais traitements, en raison des conditions de détention qui pourraient lui être imposées aux États-Unis (telles que le placement en isolement sur une longue période) – Procès inéquitable aux États-Unis, en raison des conditions de détention et du traitement en détention provisoire qui pourraient lui être imposés, des procédures lors du procès et d’éléments liés à la présomption d’innocence ; – Violation du droit à la liberté, découlant de toute forme de détention provisoire et/ou de toute peine d’emprisonnement qui serait imposée sur la base de poursuites et/ou d’une condamnation violant sa liberté d’expression.
Éléments de langage pour les militants qui souhaitent prendre la parole sur le sujet
Voici nos demandes. Nous appelons les autorités des États-Unis à abandonner toutes les charges d’espionnage retenues contre Julian Assange ainsi que les autres charges liées sur lesquelles repose leur demande d’extradition vers les États-Unis, afin de permettre sa libération dans les meilleurs délais. Si ces charges ne sont pas abandonnées, le Royaume-Uni doit faire en sorte que Julian Assange ne soit pas extradé ou envoyé par tout autre moyen aux États-Unis où il serait exposé à un risque réel de subir des violations de ses droits fondamentaux, y compris des actes de torture et autres mauvais traitements liés aux conditions probables de sa détention.
Amnesty International