À l’occasion d’une rencontre le mardi 30 mai 2023 concernant l’avenir de l’intégration régionale sud-américaine, dont le Brésil veut prendre le leadership, le président vénézuélien Nicolas Maduro était à Brasilia. C’est une première depuis 2015, et cette visite n’a pas manqué de faire réagir les pays voisins et militants de tout bord.
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Le président brésilien Lula a accueilli ce mardi 30 mai 2023 une dizaine de chefs d’État de la région avec pour objectif de « relancer le processus d’intégration » et « d’insuffler à l’organisation régionale une nouvelle vie », écrit le journal Correio Braziliense, et tout cela sous le « leadership » brésilien. Le Brésil souhaite également réhabiliter le Venezuela, sous le coup de sanctions américaines. C’est pour cela que Lula a rencontré son homologue vénézuélien Nicolas Maduro lundi 29 mai, à la veille du sommet.
Cette rencontre entre Lula et Maduro fait la Une de la presse dans les deux pays. « Une rencontre historique censée donner un nouvel élan à la politique étrangère brésilienne », titre le journal Folha de São Paulo qui n’hésite pas à qualifier le président vénézuélien de « dictateur ». Nicolas Maduro a trouvé en Lula un allié important dans la région, écrit Estadão, un allié qui ferme les yeux sur les violations des droits humains au Venezuela.
Selon Lula, l’autoritarisme au Venezuela est un récit construit, c’est ce qu’il a affirmé hier lors d’une conférence de presse. Un avis qui n’est pas partagé par l’ONG vénézuélienne Provea. « Non, monsieur Lula, l’autoritarisme, ce n’est pas un récit, c’est une réalité, c’est un programme systématique utilisé à l’encontre de la population civile et des dissidents », a fait savoir l’ONG sur son compte Twitter, une réaction reprise en une du site d’El National, journal vénézuélien proche de l’opposition.
Ces relations étaient inexistantes sous la présidence de Jair Bolsonaro entre 2019 et 2023, qui qualifiait le régime socialiste vénézuélien de « dictature » et avait reconnu comme président intérimaire l’opposant Juan Guaidó, tout comme une cinquantaine de pays, dont les États-Unis et plusieurs nations européennes.« Comment un continent qui a vécu aussi pleinement la démocratie en créant l’Union européenne a-t-il pu accepter l’idée qu’un imposteur soit président [du Venezuela] uniquement parce qu’il n’aimait pas celui qui avait été élu ? », s’est interrogé Lula lundi.
Maduro quant à lui s’est dit prêt à reprendre des « relations vertueuses avec les investissements brésiliens » et a souligné que les portes étaient ouvertes pour revenir à l’époque du développement conjoint, alors que le Venezuela s’oriente vers une nouvelle économie diversifiée en cours de redressement. Il a affirmé que le Venezuela cherchait une nouvelle géopolitique et aspirait modestement à faire partie des BRICS, les cinq pays puissants composés du Brésil, de la Chine, de l’Inde, de l’Afrique du Sud et de la Russie.
D’après agences