Le nouveau roman de Silvia Baron Supervielle, La langue de là-bas, paru aux éditions du Seuil, raconte son exil en France, sa vie, son expérience. Il se situe entre une autobiographie testamentaire et un portrait de la littérature argentine, une réflexion sur le bilinguisme et sur les liens entre langue maternelle, langue d’adoption, littérature et communication, évoquant également le tango et la nostalgie.
Photo : Ed. Seuil
Née en 1934, Silvia Baron Supervielle vit depuis 1961 en France dont elle a adopté la langue. Grande traductrice de l’espagnol, elle a fait connaître de très nombreux poètes argentins et uruguayens, elle a également traduit en espagnol Marguerite Yourcenar et a publié leur correspondance. Au Seuil ont paru : La Rive orientale, La Ligne et l’ombre, Le Pays de l’écriture, Une simple possibilité, La Forme intermédiaire et son œuvre poétique : En marge. Elle a publié par ailleurs chez Corti, Arfuyen et Gallimard.
« En vérité, dès ma naissance j’ai attrapé l’exil. En premier du pays de ma mère Raquel, l’Uruguay, mais aussi de l’Espagne et de la France, héritées de mes grands-parents. En me remémorant les promenades sur le quai argentin, je ressens la rive de ma mère, et des siens. Les exils là-bas se multipliaient, je ne saurais pas donner un nom à ces sensations qui me retrouvent, non sans mélancolie, et que je reconnais parfaitement. Aujourd’hui, je contemple la Seine. Je n’aperçois aucun bateau, seulement les sillages des courants qui, après la traversée de l’Atlantique, pénètrent dans l’autre fleuve et entourent les ports de Montevideo et de Buenos Aires. Je ne vois pas d’île dans mon souvenir, rien que le ciel et l’eau. »
D’après l’éditeur
La langue là-bas, de Silvia Baron Supervielle, éd. Seuil, 192p, 19euros.