Le Festival du cinéma brésilien à Paris, axé sur la musique, va porter la puissante voix du Brésil dans la création cinématographique et musicale pour dépasser les quatre années d’attaques portées par Jair Bolsonaro sur les arts et la culture.
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Après quatre ans de souffrance, le cinéma brésilien devait retrouver son allant. C’est bien ce que compte démontrer le Festival du cinéma brésilien qui se tient à Paris du 4 avril au 11 avril 2023 pour sa 25e édition à l’Arlequin, salle partenaire depuis de longues années. Pendant les quatre années de mandat de Jair Bolsonaro, la culture a connu des réductions drastiques de budget et le cinéma brésilien constituait une cible récurrente des attaques acerbes de l’ancien président. En 2019, Bolsonaro supprimait le ministère de la Culture et gelait les budgets de l’Agence nationale du cinéma (Ancine). « Bolsonaro est parvenu à ses fins en attaquant les arts et la culture », commente la directrice du Festival, Katia Adler, qui souligne « la paralysie, ces quatre dernières années, de la production cinématographique ».
Aussi la production de cette édition 2023 du cinéma brésilien est-elle particulièrement axée sur la musique, notamment avec une réédition en qualité HD exceptionnelle d’un film culte de 1969, Saravah, du réalisateur français Pierre Barouh. À Rio de Janeiro, Pierre Barouh et son ami Baden Powell vont à la rencontre des grands noms de la samba … à une époque où la dictature militaire étouffait la liberté.
Tout près de nos souvenirs récents, le festival diffusera un documentaire de 2022 sur le musicien et danseur de capoeira Mestre Môa do Katendê, assassiné le 8 octobre 2018 dans la périphérie de sa ville de Salvador de Bahia par un partisan du candidat Jair Bolsonaro, quelques semaines avant l’élection présidentielle. Le Festival présente également pour la première fois en 25 ans deux séries produites par des acteurs du streaming, avec une séance unique ouverte au public pour chacune d’elles. Malgré les difficultés, le Festival déroulera 28 productions ou coproductions, notamment franco-brésiliennes, et maintient la puissante voix du Brésil dans la création cinématographique et musicale.
Sabine GRANDADAM
25e Festival du cinéma brésilien, du 4 au 11 avril au cinéma l’Arlequin, 76 rue de Rennes, 75006 Paris.