Le président argentin, Alberto Fernández, vient de lancer sa campagne en vue de la présidentielle d’octobre en critiquant à nouveau l’institution judiciaire. Une attaque qui donne raison à Human Rights Watch et à l’opposition de droite qui dénoncent ses « menaces » contre l’État de droit. Publié par France Culture.
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Ces menaces, elles sont formulées par Human Rights Watch, dont le dernier rapport sur les droits humains dans le monde vient d’être rendu public. Ses conclusions, et en particulier l’avis de l’ONG sur la situation de l’Argentine, se retrouvent donc sans surprise en une du site du quotidien de droite La Nación, qui illustre son article détaillé avec une photo du président de centre gauche, Alberto Fernández, aux côtés de la vice-présidente Cristina Kirchner, puisque les deux dirigeants sont régulièrement taxés de populisme par le journal, de mettre à mal la démocratie en Argentine.
Justement, dans le pays, avertissent les auteurs du rapport, « la rhétorique hostile des autorités envers les juges, les délais dans la nomination de juges et de hauts responsables, et la corruption (présente également dans le système judiciaire), a progressivement ébranlé l’Etat de droit ». Ce constat, le journal d’opposition le partage, et rappelle à ce titre les mots employés régulièrement par l’exécutif contre une justice qu’ils estiment partiale. Les expressions « parti de la justice » et « mafia judiciaire » par exemple, utilisés par la vice-présidente Cristina Kirchner lors de son récent procès qui a abouti en décembre dernier sur une condamnation à six ans de prison et une inéligibilité à vie. Une condamnation pour « administration frauduleuse », dont elle a fait appel, et une peine à laquelle elle échappe en raison de son immunité présidentielle.
Alberto Fernández, lui aussi, est l’un des principaux critiques du pouvoir judiciaire. Une position devenue l’un de ses arguments de la prochaine présidentielle, nous dit le journal Clarín, avec une toute dernière attaque, dès son premier clip de campagne publié hier. Sur des images montrant l’ancien président de droite, Mauricio Macri, l’un des grands critiques du gouvernement péroniste, Fernández s’en prend, sans le nommer, à ceux qui « qui n’aiment pas la démocratie » et défendent « une justice qui sert les puissants ».
France Culture