Du 7 au 14 février 2023, l’association Clair obscur organise à Rennes (Ille-et-Vilaine) le festival de cinéma Travelling consacré cette année au Chili, soutenu par de nombreux partenaires dont Rennes Métropole, le Ministère des Affaires étrangères du Chili, l’Institut français du Chili, Arte, Ouest France ou encore Cahiers du cinéma. Des projections et rencontres permettent aux spectateurs de se plonger dans la riche production cinématographique et artistique de ce pays sud-américain.
Photo : Travelling
Clair obscur, association engagée dans la « sensibilisation aux œuvres cinématographiques et d’éducation aux images », comme elle l’explique dans le catalogue du festival de cinéma Travelling 2023, organise cette année à Rennes, du 7 au 14 février, son édition consacrée au cinéma chilien dans des lieux très divers : Théâtre national de Bretagne, cinémas Arvor, Pathé et Tambour, Université de Rennes 2, salle de concert Liberté / L’Étage, FRAC Bretagne, notamment. D’autres villes et communes sont également concernées par cet événement comme Loudéac et Saint-Malo, Cesson-Sévigné, Vezin-le-Coquet, Combourg, Acigné, Guichen ou Betton.
Dans la ville de Rennes, une riche programmation est à souligner. Ainsi, des portraits de cinéastes sont proposés comme la rétrospective centrée sur les films de Patricio Guzmán de La bataille du Chili (1975) à Mon pays imaginaire (2022), celle portant sur Ignacio Agüero, réalisateur entre autres de Cien niños esperando un tren (1988) ou Como me da la gana II (2016), sans oublier les réalisatrices Dominga Sotomayor (De jueves a domingo, 2012 ou Correspondencia, 2020) et Carmen Castillo (La flaca Alejandra, 1994 et Calle Santa Fe, 2007). C’est également « Santiago au cinéma » qui est à l’honneur avec des projections de films d’Alejandro Jodorowsky, de Sebastiٔán Lelio – dont l’excellent Una mujer fantástica de 2017 –, d’Andrés Wood dont ses célèbres Machuca de 2004 et Violeta de 2011 mais aussi de Pablo Larraín (No, 2012, Neruda, 2016 ou Ema, 2020). Citons également les films Tengo miedo torero de Rodrigo Sepúlveda, 2020 ou Santiago, Italia de Nanni Moretti, 2019. Dans la catégorie « Grand angle », on retrouve autour de la littérature, du cinéma et de la poésie le documentaire Locas mujeres (2010) de María Elena Wood qui se penche sur l’histoire d’amour de Gabriela Mistral et Doris Dana, et le film El viaje de Ana (2014) de Pamela Varela. Des films sur la thématique mapuche, comme El verano de los peces voladores de Marcela Said, 2014 ou Mis hermanos sueñan despiertos de Claudia Huaiquimilla, 2021, figurent également dans le programme officiel du festival. N’oublions pas les films d’animation La casa Lobo de Cristóbal León et Joaquín Cociña, 2018 et neuf courts-métrages en animation 3D, animation en volume voire marionnettes, jouant sur l’humour et la poésie. Des copies restaurées de films (El húsar de la muerte de Pedro Siena, 1925 et Tres tristes tigres de Raúl Ruiz, 1968) seront également à l’affiche.
À cela s’ajoutent dans la salle de concert Le Liberté / L’Étage une sélection de films de danse liés à la contestation née en 2019 au Chili et, à la FRAC Bretagne, trois films d’Enrique Ramírez, où beauté des paysages et poésie des textes s’entrecroisent, dont Un hombre que camina, 2011 / 2014. De la musique live sera également proposée : Matías Aguayo, DJ chanteur et musicien germano-chilien fera danser de minuit à 6h du matin les 10 et 11 février les spectateurs de la salle de concert l’Ubu, et Hugues Charbonneau donnera son spectacle En passant par Valparaíso à La péniche le 8 février à 12h30. Citons aussi une conférence sur la musique chilienne et la contestation sociale, organisée le 9 février à 16h30 à la Bibliothèque de musique de l’Université Rennes 2 ainsi que le concert du quatuor Passion coco autour de rythmes colombiens et tropicaux le 9 février à 22h au Tropical Cumbia et celui du groupe La Tchoutchouka qui défilera entre les Champs Libres et Le Liberté à la façon des bandas colombiennes.
Des expositions agrémenteront elles aussi ce festival : des photographies de Diego Urbina en rapport avec les mouvements sociaux de 2019 seront ainsi exposées dans le hall des Champs Libres tandis que les photographies d’Alain Keler montreront, à la Maison des Associations, la situation du Chili en 1974 sous la dictature. Quant à l’exposition El Juicio final: tarot trans de Zaida González Ríos, elle présente, à la Galerie de la Chambre Claire de l’Université de Rennes 2, des photographies dans lesquelles l’artiste utilise les symboles des arcanes majeurs du tarot en représentant des personnes transgenres, des migrants, des personnes en situation de handicap et des seniors. Ce festival d’une semaine mêle donc les arts et offre une vision complète de la création artistique chilienne, lui donnant ainsi une plus grande visibilité et mettant en exergue sa grande diversité.
Benoît SANTINI
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