Mariana Enríquez, née en 1973 à Buenos Aires, est une journaliste, romancière et nouvelliste argentine. Elle fait partie du groupe d’écrivains connu sous le nom de « nouveau récit argentin » dont plusieurs de ses livres ont été déjà publiés en français. Les dangers de fumer au lit vient de paraître aux éditions du Sous-Sol.
Photo : Ed. Sous-Sol
Avec une tendresse évidente pour les marginaux et les opprimés, pour ceux et celles qui souffrent ou qui errent, Les dangers de fumer au lit soulève quelques pans abîmés de l’histoire contemporaine pour en laisser voir les entrailles corrompues, démontrant au passage que l’horreur est assurément humaine. Un quartier entier est maudit après avoir échoué à un dilemme moral, une jeune femme est écrasée par le poids des peurs ancestrales, des enfants abandonnés diffusent leur puanteur pour qu’on ne les oublie pas, deux admiratrices dévorent le cadavre de leur idole.
Peuplées d’adolescents torturés, de fantômes à la dérive et de femmes affamées, les douze histoires qui composent ce recueil explorent les voies les plus souterraines de la sexualité, du fanatisme et des obsessions. De sa plume à l’extraordinaire pouvoir évocateur, Mariana Enríquez (Notre part de nuit, Prix des libraires du Québec) y manie avec brio les codes de l’horreur, tout en apportant au genre sa voix radicalement moderne et engagée.
Son œuvre ne laisse pas indifférents et nous achevons cette présentation avec les propos sur elle du Prix Nobel de littérature Kazuo Ishiguro : « Le monde magnifique et horrible de Mariana Enríquez, tel qu’on l’entrevoit dans Les Dangers de fumer au lit, avec ses adolescents détraqués, ses fantômes, les miséreux tristes et furieux de l’Argentine moderne, est la découverte la plus excitante que j’ai faite en littérature depuis longtemps. »
D’après l’éditeur
Les dangers de fumer au lit de Mariana Enríquez, traduit de l’espagnol (Argentine) par Anne Plantagenet. Aux éditions Sous-Sol, 240 p. 21 euros. Titre original : Los peligros de fumar en la cama.