« Le théâtre face aux dictatures. Luttes, traces, mémoires » (Argentine, Brésil, Chili)

L’histoire politique et sociale des pays du sud de l’Amérique latine s’est caractérisée, depuis le milieu du XXe siècle, par une série de cycles de révolutions et de contre-révolutions. Trois pays – l’Argentine, le Brésil et le Chili – ont en commun d’avoir été successivement marqués par les effervescences révolutionnaires des années 1960 puis par une répression violente et un basculement dans des formes de dictature. Le théâtre présuppose l’existence d’un espace public.

Photo : Nodal

Entre censure, clandestinité et ruses, sous quelles formes et à quelles conditions des pratiques théâtrales ont-elles été possibles sous les dictatures ? Quelles stratégies esthétiques, économiques et politiques les artistes et les publics ont-ils dû déployer ? Comment le théâtre a-t-il participé à la mise en place de transitions démocratiques ? Quelles traces de ces périodes reviennent hanter les créations et les institutions théâtrales de pays toujours marqués par la tentation autoritaire ? Enfin, que signifie notre attrait de spectateurs français et européens pour ces œuvres et ces histoires théâtrales ? Pour répondre à ces questions, le présent livre réunit des perspectives disciplinaires diverses (études théâtrales, études hispaniques, études lusophones, sociologie, économie) et fait dialoguer ces recherches avec des témoignages d’artistes argentins, brésiliens et chiliens. Ouvrage coordonné par Bérénice Hamidi et Alexandra Moreira da Silva

Première partie – LUTTES

Corentin Rostollan-Sinet, « Teatros desaparecidos : réécrire l’histoire du théâtre chilien et ses itinéraires en dictature ». Thiago Arrais, « Identité, modernité et critique dans le théâtre brésilien sous la turbulence démocratique (1930-1964) ». Adam Tommy Vasques Vidal, « Tensions et transformations. Le théâtre au Brésil aux prises avec la dictature militaire ». Sandra Ferreyra, « Le théâtre argentin au temps de la dictature. Ricardo Monti et les fantasmagories de l’histoire ». Andres Grumann Sölter, « Violence et pratiques du corps : la “mise en scène” des acciones de arte sous la dictature civico-mililitaire  chilienne ».

Deuxième partie – TRACES

Florencia Dansilio, « Le théâtre post-dictature en Argentine : rupture, hétérodoxie et émancipation ». Baptiste Mongis, « Le théâtre communautaire argentin : un monde en mouvement ». José da Costa, « Le sens en débat : théâtre brésilien – années 1980 ». Clara de Andrade, « Le Théâtre de l’Opprimé d’Augusto Boal : de l’exil aux réseaux transnationaux ». Célia Jesupret, « Institutions théâtrales de la post-dictature et nouveau projet démocratique au Chili (1990-2003) ». Lorena Saavedra González, « Le début d’un tournant politique ? Le théâtre de la transition démocratique chilienne, du texte à la scène ».  Inès Stranger, « Les premières années de la Compagnie Teatro del Silencio et l’imaginaire de la transition politique chilienne ».

Troisième partie – MÉMOIRES

Joana Sánchez, « Des dramaturgies de la crypte : la hantise de l’Histoire dans le théâtre argentin de post-dictature ». Gonzalo Toledo Albornoz, « Théâtre mapuche, théâtres de l’immigration : sujets, mémoires et dramaturgies marginalisés du théâtre chilien post-dictature ». Gustavo Guenzburger, « Néolibéralisme et modes de production théâtrale au Brésil : de la post-dictature au néofascisme ». Denise Cobello, « De la représentation du réel à l’action performative : notes sur l’esthétique comme pensée politique dans le théâtre de Lola Arias ». Maximiliano de la Puente, « Campo de mayo. Une conférence performative : affections et spatialités en friche dans le théâtre argentin ».

Entretiens

« Un lieu où l’utopie se faisait présente » : entretien avec Óscar Castro Ramírez, réalisé par Corentin Rostollan-Sinet et Bérénice Hamidi. « Pour rendre à la scène sa fragilité » : entretien avec Vivi Tellas, réalisé par Florencia Dansilio. « La gauche ne peut pas renaître convenablement si l’on ne se pose pas certaines questions ou si l’on ne fait pas apparaître certaines contradictions » : entretien croisé entre Alexandre dal Farra et Santiago Sanguinetti, réalisé par Célia Jésupret, Alexandra Moreira da Silva et Corentin Rostollan-Sinet.

D’après Les Solitaires intempestifs

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  • Besançon, Les Solitaires intempestifs, coll. « Du désavantage du vent », 2022 – EAN : 9782846816755 -320 pages – Prix : 15 EUR -Date de publication : 20 Octobre 2022