Les cinéastes latino-américains présents au Festival Lumière de Lyon

Le Festival Lumière, aussi connu sous le nom de Grand Lyon Film Festival, est un festival dédié au cinéma et organisé à Lyon. Le cinéma de patrimoine y est à l’honneur du 15 au 23 octobre 2022, avec un beau programme pour les cinéphiles et les curieux. Paris les invités figurent trois Latino-américains, les Mexicains Alejandro González Iñarritu et Guillermo des Toro et le Chilien Sebastián Lelio.

Photo : Lumière 

Le prochain prix Lumière sera attribué à Tim Burton, en sa présence. Du 13 au 23 octobre le Festival présentera l’intégrale de ses trente-cinq ans de carrière : son univers unique mélange dans un style très personnel, gothique et baroque, comédie et horreur, romantisme et mélancolie. Le festival rendra hommage aussi au réalisateur d’Ascenseur pour l’échafaud Louis Malle, au remarquable cinéaste new-yorkais Sidney Lumet avec Un après-midi de chien et une quinzaine d’autres films, à la cinéaste suédoise Mai Zetterling qu’il faut redécouvrir, ainsi qu’à Jeanne Moreau, James Gray et beaucoup d’autres.

Du côté latino, nous pourrons découvrir le dernier Alejandro González Iñárritu, Bardo, fausse chronique de quelques vérités, pour son retour au Mexique après quatorze ans d’absence. Le film démarre par une longue séquence époustouflante, dit-on, d’accouchement et raconte, par le biais d’un journaliste-documentariste réputé, Daniel Giménez Cacho, star nationale au Mexique, ses affres de créateur et de citoyen. Souvenirs, rêveries, cauchemars composent cette ample remise en cause de son univers. Ce film très personnel dure trois heures, mais ne sortira pas en salle, seulement sur Netflix à partir du 16 décembre 2022. Enfin Sebastian Lelio, figure de premier plan du cinéma indépendant, prix du scénario à Berlin et Oscar. En quelques films, le Chilien du Meilleur film international s’est imposé pour Une Femme fantastique, comme l’une des voix qui comptent.

Pinocchio, cette nouvelle adaptation de l’œuvre de Carlo Collodi est signée Guillermo del Toro. Le cinéaste mexicain, oscarisé pour La Forme de l’eau en 2018, réalise ici son premier film d’animation, en stop motion (en utilisant des acteurs). Il a situé son film durant l’Italie fasciste en s’inspirant du travail de Gris Grimly, un illustrateur qui revisite les contes pour enfants à la sauce horrifique. Le traitement de l’histoire sera sans doute très différent de celui de Luigi Comencini, et devrait être beaucoup plus sombre. Ce film ne sortira pas non plus en salle, mais sur Netflix, le 9 décembre. Le cinéaste chilien Sebastián Lelio, à qui l’on doit deux magnifique films, Gloria et Une femme fantastique, viendra présenter son dernier film The wonder, qui se déroule en Irlande au XIXe siècle et à nouveau sans doute, un beau portrait de femme.

Parmi les classiques, on pourra redécouvrir Lúcio Flávio, l’ennemi public n°1 d’Hector Babenco (Brésil, 1977) : comment un braqueur de banque doit affronter un policier corrompu et un des responsables des « escadrons de la mort », et deux films espagnolsLe village maudit, un drame paysan de Florián Rey (1930) et un western de J.R. MarchentCondenados a vivir ( 1972), qui aurait influencé Quentin Tarantino. Ce sont plusieurs centaines de films qui seront projetés à Lyon et dans la Métropole. La plupart seront présentés par des réalisateurs, acteurs ou spécialistes. Un colloque du cinéma classique en présence des cinémathèques et autres chercheurs se tiendra aussi durant le Festival.

Alain LIATARD

Festival Lumière