Le journal 24 Heures de Lausanne signale dans une des éditions de la semaine dernière qu’à cinq mois de l’élection présidentielle brésilienne, le président Jair Bolsonaro a encore remis en cause le système électoral au Brésil.
Photo : El Pais
Le président d’extrême droite Jair Bolsonaro a de nouveau mis en cause jeudi le système électoral au Brésil, à moins de cinq mois de la présidentielle où il doit briguer un deuxième mandat face à l’ex-chef d’État de gauche Lula da Silva. «Nous ne pouvons pas avoir un système électoral au-dessus duquel flotte l’ombre du soupçon», a déclaré Bolsonaro lors d’une réunion sur le marché mondial du carbone, à Rio de Janeiro. Jair Bolsonaro, que tous les sondages actuellement donnent perdant face à Luiz Inácio Lula da Silva en octobre, ne cesse depuis des mois de tenter de discréditer un vote par urne électronique qui a fait ses preuves au Brésil depuis 1996.
Le vote électronique permet de connaître le résultat du scrutin dès le soir d’une élection dans ce pays à la taille continentale de 213 millions d’habitants. «Le vote est l’âme de la démocratie et pour cette raison les voix doivent être comptées de manière publique et ce décompte vérifié», a insisté le président. Il avait annoncé au début du mois que son parti politique signerait un contrat avec une entreprise privée pour faire un audit du scrutin.
«Élections mouvementées»
Aucune irrégularité n’a jamais été mise au jour dans un scrutin au Brésil, le Tribunal supérieur électoral (TSE) employant diverses méthodes de contrôle et de sécurité. Ses mises en cause répétées du système électoral ont valu à Jair Bolsonaro l’ouverture d’une enquête de la Cour suprême pour propagation de fausses nouvelles. Mais cela ne l’a pas empêché de marteler cette allégation, qui trouve un large écho parmi ses sympathisants. En début de semaine il a averti que le Brésil «pourrait connaître des élections mouvementées». «Imaginez qu’au soir du vote, un côté ou l’autre ait le soupçon que l’élection n’a pas été sans tache», a lancé le président jeudi devant un parterre d’entrepreneurs, «nous ne voulons pas de cela». Jair Bolsonaro avait aussi déclaré que l’élection ne pouvait que se solder par «la prison, la mort ou la victoire».
«Défendre la patrie»
Des propos qui laissent craindre aux analystes un refus de l’acceptation d’une défaite, avec un scénario similaire à l’invasion en janvier 2021 du Capitole à Washington par les partisans de l’ex-président américain Donald Trump, son modèle. «Si on est en présence d’un cas concret de fraude, le président va défendre la patrie (…) et prendre les choses en main», a dit jeudi à l’AFP le député bolsonariste Daniel Silveira. «Le résultat de l’élection sera toujours accepté», a-t-il néanmoins assuré, écartant «toute possibilité de coup d’État». Ancien policier, Daniel Silveira a bénéficié d’une grâce présidentielle hautement controversée après avoir été condamné à de la prison ferme pour des propos antidémocratiques tenus dans une vidéo publiée en ligne.
D’après 24 Heures