À l’occasion de sa 31e édition, alors que le Brésil célèbre en 2022 le bicentenaire de son indépendance, le festival a décidé de se consacrer entièrement et pour la première fois aux diverses populations du pays. Avec 212 millions d’habitants, 15 fois la superficie de la France, une diversité géographique, naturelle et culturelle sans égale, il a toujours été un lieu commun de dire que le Brésil est un continent en soi.
La réputation de son cinéma, enraciné dans une longue tradition, n’est plus à faire : Anselmo Duarte (O pagador de promesas, 1962) reste le seul cinéaste latino-américain titulaire d’une Palme d’or. L’apparition du Cinema novo au tournant des années 1950 fait figure de déflagration : l’influence mondiale des œuvres de Glauber Rocha, Leon Hirszman, Joaquin Pedro de Andrade, Nelso Perreira Dos Santos, Carlos Diegues ou Ruy Guerra se fait encore sentir aujourd’hui, tandis que des francs-tireurs (Eduardo Coutinho ou Julio Bressane) ont creusé leur sillon dans les marges.
Frappé de plein fouet par les crises politiques et économiques, le cinéma brésilien est moins prolifique dans les décennies 1980 et 1990, en dépit des succès isolés d’un Walter Salles ou d’un Hector Babenco, jusqu’au renouveau des années 2000 incarné par Kleber Mendonça Filho, Karim Ainouz (tous deux prix du jury à Biarritz avec Aquarius et La Vie invisible d’Euridice Guismao), Julia Murat, puis Maya Da-Rin (Abrazo 2019), Gabriel Mascaro, Juliana Rojas et Marcos Dutra ou Felipe Bragança. La nouvelle vague du cinéma brésilien, qui s’intéresse aux périphéries de l’immense pays, captive les cinéphiles internationaux : malgré les crises, économiques ou institutionnelles, le cinéma brésilien est aujourd’hui l’un des plus dynamiques et divers qui soient. Si la luxuriance de talents est telle que l’on ne peut prétendre à l’exhaustivité, Biarritz s’efforcera d’en parcourir les plus beaux territoires.
On ne peut évoquer la culture brésilienne sans que ne nous viennent à l’esprit et aux oreilles les fulgurances de sa musique : peu d’autres pays peuvent se targuer d’avoir rayonné autant que le Brésil par sa musique. Chico Buarque, Gilberto Gil, Maria Bethania, Caetanao Veloso, Elza Soares, récemment disparue, João Gilberto, Tom Jobim ou encore Seu Jorge sont des noms qui provoquent en nous d’irrésistibles trépidations. Samba, Forro, Bossa Nova, Funk ne sont que quelques-unes des innombrables formes d’expression musicale que le festival s’attachera à visiter.
Moins célébrée en France que ses pendants argentins ou colombiens, la littérature brésilienne n’en reste pas moins foisonnante. À l’ombre de grandes figures comme Machado de Assis, João Guimarães Rosa, Jorge Amado ou la grande -et encore trop méconnue sous nos latitudes-Clarice Lispector, les talents littéraires pullulent, qu’ils s’expriment dans la poésie comme João Cabral de Melo Neto ou Vinícius de Moraes (plus célèbre encore pour son apport à la bossa nova), dans la fiction (Patricia Melo, Milton Hatoum), dans le champ de l’anthropologie (Betty Mindlin).
Cinéma, musique, littérature, street-art, gastronomie, artisanat, et bien sûr les très attendues rencontres universitaires de l’IHEAL : le festival de Biarritz célébrera le Brésil et sa culture dans toute sa diversité !
D’après Biarritz-Amérique Latine