Lundi 23 août était la date limite pour les déclarations de candidatures aux élections présidentielles, parlementaires et des conseillers régionaux du 21 novembre prochain. Le deuxième tour se déroulera le 19 décembre. Sept candidats sont en lice pour la présidence du Chili : deux candidats de droite et cinq candidats de centre-gauche et gauche.
Photo : Pauta Chile
Gabriel Boric (Apruebo Dignidad – gauche), Yasna Provoste (Unidad Constituyente – centre-gauche), soutenue par le Parti socialiste et l’ancienne Concertation, Franco Parisi (Partido de la Gente – gauche), Marco Enríquez-Ominami(PRO – gauche, il se présente pour une quatrième fois sans alliance politique) et Eduardo Aortes (Unión Patriótica de Chile). Pour la droite : Sebastián Sichel (Chile Podemos Más – droite indépendante), José Antonio Kast, fils d’un ancien ministre sous la dictature d’Augusto Pinochet (Partido Republicano – droite dure).
Paradoxalement, en dépit de l’élan transformateur du pays qui a conduit l’actuel gouvernement de droite à une crise sociale et politique sans précédent, la dispersion des candidats de centre et de gauche est pour le moins problématique. Certains commentateurs parlent même du risque d’une continuité de la droite au Palais présidentiel de la Moneda, comme ce fut d’ailleurs le cas lors des dernières élections de 2017 qui ont permis le triomphe de l’actuel président Sebastián Piñera.
Le prochain gouvernement est considéré comme un mandat de transition qui devrait permettre la bonne continuité et la validité du processus d’élaboration de la nouvelle constitution. D’après les politologues, il devra exercer le pouvoir avec « prudence » et « tempérance » tout en œuvrant pour une transformation du pays au niveau économique, social et politique dans un cadre démocratique. Ce devra être une présidence non partisane et ouverte au dialogue, austère dans l’usage de la force afin de maintenir et consolider les alliances politiques qui l’on menée au pouvoir afin de favoriser les accords et consensus du prochain agenda législatif.
Le résultat des primaires dont les votants ont choisi les candidats présidentiels représentant les trois blocs politiques majoritaires, ont fait couler beaucoup d’encre sur ce qui se passera lors des élections de novembre. Pour l’instant, tout paraît incertain. Gabriel Boric, du Frente Amplio, représente la modernité, militant dans sa jeunesse de la démocratie chrétienne et leader étudiant, s’est fait connaître lors des manifestations étudiantes des années 2010. Il a devancé le malheureux candidat du parti communiste Daniel Jadue. Pour la droite chilienne, qui a obtenu moins d’un tiers de représentants au sein de la convention constitutionnelle et un seul des seize gouverneurs régionaux, face à la possibilité de perdre les présidentielles, les élections législatives constituent un enjeu majeur pour sa survie.
Ces élections, en pleine crise sanitaire et dans le contexte du processus d’élaboration de la nouvelle constitution qui devra être approuvée ou pas en 2022 par un nouveau référendum, constituent un acte politique d’une très grande importance pour le Chili.
Olga BARRY