La 23e édition des Rencontres du cinéma sud-américain à Marseille : « Ressentir, repenser le monde »

« Sentir, Ressentir, Repenser avec le cinéma » — tel est le thème mais aussi le but recherchés par les prochaines 23es Rencontres du cinéma sud-américain, organisées par l’Association Solidarité Provence – Amérique du Sud (ASPAS) du 13 au 19 juin 2021 à Marseille. Au programme de la semaine, une sélection entièrement latino-américaine, remplie d’histoires qui « font plaisir, qui font pleurer, qui donnent envie de s’investir ou de s’opposer, par exemple au gouvernement de Bolsonaro, aux massacres en Colombie, à la répression au Chili ».

Photo : ASPAS

Créée en 1998 dans le but d’agir pour la défense des droits de l’Homme, dans un contexte politique marqué par les dictatures en Amérique latine, l’Association Solidarité Provence – Amérique du sud a par la suite étendu son champ d’action à la diffusion de la culture latino-américaine. C’est dans cette perspective qu’est né le festival Les Rencontres du cinéma, qui diffuse un cinéma qui n’a pas de distribution commerciale en France et qui permet, par les débats et échanges amorcés, de créer des liens forts entre les deux continents. La 23e édition est en ce moment en cours, et se prolonge jusqu’au 19 juin au cinéma les Variétés à Marseille. 

Une semaine haute en couleur 

Avec quatorze films en compétition, plusieurs prix, six pays à l’honneur (Mexique, Brésil, Argentine, Colombie, Uruguay, Venezuela), la sélection entend exposer la diversité des problématiques que connaît le sous-continent américain, et invite par là même à la réflexion et au débat. La présidente Leonor E.Harispe souhaite « qu’à la sortie de la salle le public ressente la joie après avoir traversé un beau moment et ait pu trouver quelques réponses à des enjeux difficiles… », tout en « gardant le duo inséparable de la confiance et de l’empathie pour éloigner toute sorte de pessimisme ». 

Le dimanche 13 juin, les Rencontres ont été lancées par deux premières internationales : le film argentin Trópico, de Sabrina Farji, et le brésilien Irmâ de Luciana Mazeto et Vinicius Lopes. Trópico met en exergue la problématique de la santé publique, au cœur des communautés indigènes de la forêt tropicale d’Argentine. Le film brésilien, lui, donne la parole à deux jeunes femmes à la recherche de leur père, et se présente comme un récit d’apprentissage dans lequel se mêlent imaginaire et dure réalité. Le film de clôture met à l’honneur le Venezuela, avec Especial d’Ignacio Marquez, le samedi 19 juin. 

Des invités de marque

Les interventions de plusieurs invités ponctueront ce festival – les réalisateurs, mais également la présence des équipes des films. Le festival compte ainsi sur la présence de Connie Martin, directrice de la photographie de Trópico, de Pablo Ignacio Coronel, réalisateur de Cumbia que te vas de ronda qui participera à un débat après la projection de son film, Nicolas Buenaventura, réalisateur de Kairos, et Eliana Barreto Llorca, qui viendra parler du film de clôture vénézuélien. Les débats sont organisés afin de nourrir les questions et les réflexions du public sur la réalité cinématographique actuelle en Amérique du Sud. 

Une portée internationale 

Depuis 8 ans, les Rencontres se poursuivent à l’international « et fait voyager Marseille à Buenos Aires, Jujuy, Pigüe et Pelotas. Cela permet de faire connaître la vie culturelle et l’intérêt que portent les Marseillais pour l’Amérique latine ». Cette extension régionale est partie intégrante de l’esprit du festival, et nécessite l’aide et le soutien d’associations partenaires : Cinéma Art et essai Lumière à La Ciotat, Le cinématographe à Forcalquier et de nombreux membres actifs d’ASPAS. L’envie de partager la culture latino-américaine au plus grand nombre se caractérise ainsi par l’extension permanente du festival à d’autres villes alentours, et au-delà des frontières internationales. 

Manon MILLET-MANCUSO

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