Le 20 juin 2021, à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés et du 70e anniversaire de la Convention de Genève pour les réfugiés, Forum Réfugiés-Cosi organisera, pour la dix-septième année à Lyon et pour la première fois à Clermont-Ferrand, la « Marche des parapluies », un événement qui symbolise la solidarité avec les réfugiés. Une mobilisation festive et solidaire que nous avons déjà évoquée dans notre dernière revue trimestrielle.
Dessins : Catherine Van Den Steen
Depuis 2003, la « Marche des parapluies » vient rappeler l’impératif de solidarité et de protection des personnes poussées à fuir leur pays d’origine pour cause de guerre, de violences ou de persécution. Les États signataires de la Convention du 28 juillet 1951 ont le devoir d’accueillir et de protéger ces populations. Au moyen d’une mobilisation festive et solidaire, la « Marche des parapluies » est l’occasion pour les associations, les personnes engagées et la société civile de rappeler le devoir d’accueil et de protection des personnes réfugiées. Le parapluie symbolise l’abri et la protection qui doivent être accordés.
Catherine Van Den Steen
L’année 2021 est celle de la nouveauté pour cette journée du 20 juin, dont le but est de transmettre un fort message d’espoir et de solidarité dans la cause défendue. Pour cette journée des réfugiés 2021, le projet de l’artiste Catherine Van den Steen, « Portraits d’exil », sera exposé à Lyon et sans doute également à Clermont-Ferrand. À partir de l’oeuvre de Pierre-Paul Rubens, La Chute d’enfer des damnés, l’artiste a fait une réinterprétation colorée pour que le mouvement transmis soit dorénavant un mouvement associé à l’espoir d’un avenir meilleur et non pas à celui d’une chute. L’œuvre donnera à voir que la vie n’abdique pas, que la fatalité de l’effondrement peut être combattue et que nous devons nous mettre en mouvement pour accueillir, à l’instar des personnes exilées qui, surmontant la fatalité, sont l’expression même de ce mouvement pour la vie.
Quel lien avec l’Amérique latine ?
En réalité, il y en a plusieurs. Certains auront évidemment remarqué la présence des noms et des prénoms parmi les rédacteurs de la revue qui laissent supposer une origine étrangère. Le fondateur de la publication Nouveaux Espaces latinos et directeur de la rédaction, Januario Espinosa, est un Chilien réfugié politique en France arrivé en 1977, avec sa femme Olga Barry, éditorialiste de la publication. Le 11 septembre 1973 au Chili marque l’arrivée au pouvoir, par un coup d’État, du général Augusto Pinochet : le début d’une forte répression des opposants.
Le thème de la migration et des réfugiés est donc bien présent au moment de la création de Nouveaux Espaces latinos, dont l’objectif initial, et toujours actuel, est la volonté d’informer sur l’actualité du continent, à la fois culturelle et politique, à une époque où les conflits sont toujours intenses dans certaines zones de la région et où les droits qui nous semblent les plus fondamentaux et universels sont bafoués ; inutile ici de rappeler la situation du Venezuela et de la Colombie.
Le lien suivant est celui de l’expérience personnelle de l’artiste, puisque Catherine Van den Steen a elle-même vécu au Chili pendant six années au cours de son adolescence, sous la dictature, avant un retour assez précipité en France. Il faut se reconstruire, reprendre la vie « normale » et penser au futur. Elle étudie aux Beaux-Arts de Paris, l’art est pour elle un moyen de dire, d’exprimer, de montrer. C’est un langage universel qui ne nécessite aucune traduction et permet justement la traduction d’un ressenti intérieur, autrement que par le langage oral.
C’est avec ferveur que l’équipe de Nouveaux Espaces Latinos supportera cette initiative portée par le Forum Réfugiés-Cosi ; une équipe dans laquelle le mot « réfugié » prend un sens tout particulier et restera gravé à vie.
D’après Forum Réfugiés-COSI et
Espaces Latinos n° 307
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