L’Amérique latine à l’honneur dans les salles de cinéma toulousaines pour la 33e édition du festival Cinélatino

Le festival Cinélatino bat son plein cette semaine à Toulouse, ville jeune et cinéphile, mais également sur tout le territoire de la région Occitanie au travers du dispositif «Cinélatino en région ». Au programme : des projections de films latino-américains en salles, des rencontres avec des réalisateurs, des expositions en ligne ou sur place… 

Depuis sa création en 1989, le festival Cinélatino, Rencontres de Toulouse, véritable pont entre l’Amérique latine et l’Europe, s’est imposé au fil des années comme un rendez-vous incontournable à portée internationale. Cet événement s’inscrit dans le cadre de la semaine de l’Amérique latine et les Caraïbes (SALC), organisée et coordonnée par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Cette année, le festival a opté pour une programmation en deux temps en raison de la crise sanitaire – une première partie s’est déroulée à distance en mars via des plateformes de diffusion en ligne, et la deuxième partie a lieu cette semaine et reprend les films primés « cette fois avec tambours et trompettes, c’est-à-dire apéros concerts et fiestas », peut-on lire sur le site officiel.  

Un grand week-end de festivités autour de l’Amérique latine  

Comme la majorité des structures culturelles, le festival Cinélatino a dû s’adapter pour proposer ses événements de 2020. Des diffusions ainsi que des tables rondes en ligne ont été mises en place pour ne pas pénaliser les films latino-américains sélectionnés en compétition — plus de 100 —, ce qui a permis de remettre les prix. Cependant, « il ne faudrait pas penser que ces rustines sur le pneu crevé peuvent durablement remplacer la diffusion cinématographique » insistent les organisateurs. C’est pourquoi cette deuxième session estivale a vocation à être un véritable moment de ressourcement, à travers une expérience conviviale et professionnelle, pour les cinéphiles comme pour les curieux.  

Ainsi, du mardi 9 juin 14h au dimanche 13 juin 20h30, les projections s’enchaînent tous les jours, du matin jusqu’au soir, répertoriées en plusieurs sections : « Palmarès 2021 » – les films primés -, « Découvertes », « Reprises », « Focus : Alfredo Castro », « Focus : Ils ont marqué Cinélatino », « Focus : Goût du rire », « Panorama Des Assos », « Otra Mirada » et « Tango ». 

Des rencontres inédites : Alfredo Castro et Maria Augusta Ramos 

Lors de ce long week-end, Cinélatino  et  La Cinémathèque de Toulousenous présentent un “autre regard” (« Otra Mirada »), celui de la documentariste brésilienne,  Maria Augusta Ramos, notamment à travers sa  trilogie sur la justice  (Justiça – 2004,  Juizo– 2007,  Morro dos Prazeres  - 2013). Dans  O Processo, la réalisatrice  nous entraîne dans les coulisses de la procédure de destitution de Dilma Rousseff, nous montrant par là-même la fragilité de la démocratie au Brésil. Elle a reçu en 2013 le  prix de la fondation Helsinki  pour les droits de l’homme en récompense de l’ensemble de son œuvre. La réalisatrice est à Toulouse pour accompagner ses films dont le dernier,  Não toque em meu companheiro

Alfredo Castro est aussi le grand invité de cette 33e édition de Cinélatino, et le festival lui offre un hommage à travers un « focus » sur son œuvre, en projetant 10 films. Directeur d’une école, fondateur d’un théâtre et d’une troupe du nom de Teatro de la Memoria, metteur en scène, scénariste, acteur, « il incarne le plus souvent des personnages tourmentés avec sobriété et complexité ». Ce n’est qu’en 2006 qu’il fait son entrée dans le monde du cinéma dans Fuga, premier film de Pablo Larraín. Mais c’est Tony Manero (2008) qui lui offre son premier rôle le plus marquant. Il tourne six fois avec Pablo Larraín qui « révèl[e] aux professionnels du cinéma le talent d’un acteur hors normes ».  

Des expositions à découvrir en ligne ou en salle  

En parallèle des projections, le Festival propose deux expositions, « Cinélatino, en ligne ou en salle, expose ses films » et « ExiliArte », à retrouver jusqu’au 23 juillet. La première entend « donner au festival une présence physique dans la ville » à travers plusieurs photogrammes des films en compétition, autour de la place Saint-Sernin à Toulouse ou en ligne. La deuxième, localisée à l’Instituto Cervantes, présente 32 œuvres de plusieurs artistes espagnols qui rendent hommage au poète Rafael Alberti. 

Un grand week-end culturel à ne pas manquer ! 

Manon MILLET-MANCUSO

Retrouvez toutes les informations sur le site : http://cinelatino.fr/sites/default/files/lesdocs/depliant-cinelatino-juin-pages.pdf