Dans cette exposition de plus de 200 photos en noir et blanc prises lors de son voyage de 7 ans en Amazonie, le photographe Sebastião Salgado, âgé de 77 ans, nous montre une Amazonie en danger mais toutefois vivante. Cette série de photos sera présentée à la Philharmonie de Paris jusqu’au 31 octobre 2021.
Photo : Philarmonie de Paris
Pendant sept ans, Sebastião Salgado et son épouse Lélia Wanick Salgado, scénographe et commissaire de l’exposition, ont exploré les recoins de l’Amazonie brésilienne pour y photographier la forêt, les rivières, les montagnes, ainsi que les autochtones. Cette exposition est accompagnée d’une bande sonore originale – une « symphonie-monde » – créée par Jean-Michel Jarre à partir de sons concrets de la forêt. Il s’agit d’une bande sonore naturelle de l’Amazonie, avec le bruissement des arbres, les cris des animaux, le chant des oiseaux, le grondement de l’eau dévalant des sommets, etc. Il fait également entendre la voix des communautés indigènes photographiées.
L’Amazonie n’est pas simplement d’une grande richesse naturelle – elle renferme également des trésors culturels et linguistiques grâce aux tribus qui y vivent aujourd’hui. Plus de 300 tribus vivent en Amazonie, et chacune détient sa propre culture et sa propre langue. Depuis des siècles, presque toutes les tribus portent le bien de l’Amazonie, car elles sont liées à la terre, respectent la forêt et évitent tout ce qui peut lui nuire. Salgado nous invite, à travers cette immersion dans la forêt amazonienne, à changer notre regard sur l’Amazonie en nous montrant les dangers que celle-ci subit quotidiennement.
Cette exposition souligne en effet la fragilité de l’écosystème amazonien. Cette forêt tropicale est en danger permanent du fait du développement économique et de la déforestation, et cette exposition démontre que dans les zones protégées où vivent les communautés indigènes, gardiens ancestraux de ces terres, la forêt reste presque entièrement intacte. Salgado expose la situation écologique de l’Amazonie et la manière dont les hommes se comportent envers la nature. Le photographe décrit cette exposition comme une perspective « humaine et physique de l’Amazonie », afin de créer un débat sur cet espace pour le sauver de la destruction. « Cette exposition a pour vocation de nourrir le débat sur l’avenir de la forêt amazonienne », affirme-t-il. « Nous devons le mener tous ensemble, dans une optique internationale, et avec le concours des organisations indigènes. »
Romaissae GUAZZAOUI