Dans cette édition, nous publions un article de l’économiste Diego Pérez de Arce sur la situation économique de l’Amérique latine, le continent le plus touché par le coronavirus. À la crise sanitaire s’ajoutent des crises économiques et politiques qui font craindre une explosion de la pauvreté et un creusement des inégalités. La crise arrive à un moment où l’ensemble du continent latino-américain est déjà bien affaibli économiquement. Après une dizaine d’années de croissance soutenue, au début des années 2000, la baisse des revenus liés aux exportations de matières premières vers la Chine a provoqué un marasme économique. La Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), qui fait partie des Nations Unies, est chargée de promouvoir le développement économique et social. Créée en 1948, cette institution produit des rapports annuels de recherche économique. Dans son dernier rapport, présenté fin 2020, la secrétaire exécutive de la CEPALC, Alicia Bárcena, a annoncé que la pandémie de coronavirus avait tout changé cette année, déclarant que « ce qui était sur le point d’avancer a reculé et qu’il faudrait beaucoup de temps pour s’en remettre ». Le maintien et l’approfondissement de politiques macroéconomiques actives seront essentiels pour la reprise et la transformation économique et sociale après la crise déclenchée par la pandémie.

La scène politique latino-américaine vit donc au rythme de la pandémie et de la crise sociale et économique. Pourtant, la vie politique s’active autour de campagnes électorales et de manifestations de rue qui aspirent àréclamer d’autres horizons pour surmonter un quotidien bien âpre. Le dimanche 11 avril prochain, d’importantes élections se tiendront dans trois nations latino-américaines ; elles pourraient changer la donne. D’abord, les Chiliens doivent choisir une nouvelle constitution qui doit remplacer définitivement celleinstituée en 1980 par le régime militaire, avec la complicité des Chicago Boys. Par ailleurs, les Péruviens choisiront un nouveau président et une Assemblée nationale, après plusieurs années de dégradation de la vie politique, dont témoigne le récent scandale du « Vacunagate » – au sommaire de cette édition. Enfin, les Équatoriens choisiront leur nouveau président. Selon les résultats définitifs, proclamés par le Conseil national électoral équatorien, ce dimanche à Quito, Andrés Arauz, le poulain de l’ex-président Rafael Correa, et l’ex-banquier Guillermo Lasso s’affronteront au second tour de l’élection présidentielle.

Januario ESPINOSA
Directeur