Nous avons retardé de 24 heures la distribution de cette newsletter afin de commenter les résultats des élections présidentielles aux États-Unis, où nous nous attendions, à partir des sondages d’opinion, à une élection évidente du candidat démocrate Joe Biden. D’étonnants rebondissements nous empêchent de présenter le nouveau président de la Maison Blanche car dans la soirée de ce mercredi les résultats des élections américaines étaient suspendus à une poignée d’États et au comptage des votes par correspondance qui devrait s’étaler sur plusieurs jours encore.

Pour mieux comprendre l’enjeu que représente pour les nations latino-américaines la continuité pour quatre ans du gouvernement présidé par Donald Trump, nous vous invitons à lire attentivement l’analyse que nous propose Jean-Jacques Kourliandsky, membre de notre conseil éditorial et président de l’Observatoire de l’Amérique latine à la fondation Jean Jaurès, sur le bilan des relations de l’Amérique latine avec l’administration Trump au cours des quatre dernières années.

Ce 4 novembre, nous ne pouvons pas oublier nos engagements, encore intacts, que nous avons exprimé il y a juste cinquante ans, à Santiago du Chili là où, à la même date, en 1970, le président Salvador Allende prenait position dans le palais de La Moneda pour son premier jour au gouvernement. Soutenu par une coalition d’Unité populaire, allant des communistes aux radicaux et aux chrétiens de gauche, Salvador Allende dut aussi son élection à son prestige auprès des masses populaires. Son gouvernement se proposait de transformer dans la légalité les structures économiques et sociales du Chili et de le libérer de l’emprise économique étrangère, tout particulièrement des États-Unis. Il devait gouverner pendant six ans mais le 11 septembre 1973, un coup d’État arrêta net les processus de réformes pour l’ensemble des Chiliens, processus qui devraient repartir dès maintenant avec les préparatifs d’une nouvelle Constitution.