L’Association El perro que ladra (le Chien qui aboie) organise le 8e panorama du cinéma colombien du 6 au 13 octobre prochain à Paris. Ce festival a lieu chaque année afin d’élargir l’aura du cinéma latino-américain en France.
Photo : Panorama du Cinéma colombien
Ce festival du cinéma colombien est l’événement phare de l’Association Le Chien qui aboie (El perro que ladra). Fondée en 2009 à Paris, l’association mène un travail de fond dans la promotion et diffusion du cinéma d’Amérique Latine en Europe. En plus du festival, elle propose des projections mensuelles de films de tous genres et formats. Cela permet de donner de la visibilité à de nombreux films à grand potentiel qui ne rencontrent jamais leur public via le circuit de distribution cinématographique traditionnel. L’association accueille les films et les réalisateurs latino-américains dans chacune de ses antennes : celle de Paris, mais aussi celle de Barcelone créée en 2011, celle de Londres, et enfin celle de Bogota créée en 2013. Depuis 2013, plus de 200 films latino-américains ont déjà été présentés et accompagnés de débats et de tables rondes à Paris ainsi que dans de nombreux festivals en Europe et dans le reste du monde.
L’association promeut des œuvres cinématographiques qui favorisent la réflexion et développent l’esprit critique. Un cinéma qui nous susurre à l’oreille « dans quel genre de monde souhaitons-nous vivre ? ». Un cinéma qui incite le spectateur à s’interroger sur sa propre identité de par la diversité des films présentés (différences dans les formats, les temps du récit…). Cherchant à faire vivre aux spectateurs une expérience de partage avec les réalisateurs invités, c’est aussi une occasion donnée à ceux qui assistent aux différentes représentations dans les salles du REFLET MEDICIS, emblème du 7ème art du Quartier latin parisien, de vivre par procuration cette dynamique propre aux villes colombiennes où la violence côtoie l’espoir et la joie.
Les films présentés mettent en évidence les contre champs de la société colombienne. Une véritable expédition dans les méandres du pays. A titre d’exemple, le film documentaire A colombian family aborde toute la complexité des accords de paix en Colombie, une production danoise réalisée par Tanja Wol Sørensen, est à l’affiche cette année. Ce documentaire suit l’histoire de Yira, une jeune colombienne qui revient dans son pays au terme d’un long exil à Cuba au moment où un accord de paix historique semble se sceller entre le gouvernement et le mouvement rebelle des Forces armées révolutionnaires de Colombie. Ce documentaire a déjà gagné le Prix Nordic Dox au CPH DOX Festival du Film Documentaire de Copenhague en 2020.
Cette année, au cœur du festival qui a sélectionné 49 films, auront lieu entre-autres une compétition entre 14 longs métrages, la diffusion de 19 courts-métrages inédits et de 2 longs-métrages dans la section parallèle latino-américaine qui sera axée cette année sur le Venezuela et plus particulièrement sur le thème des frontières. Par le biais du cinéma, le Chien qui Aboie pose la question des relations tumultueuses entre les deux pays frères, situés aujourd’hui aux extrêmes opposés du spectre politique, suite aux soubresauts historiques du XXIème siècle.
Après un confinement généralisé et un monde bouleversé de toute part par la pandémie mondiale et les autres crises antérieures qui continuent de l’ébranler, l’association a choisi un paresseux qui porte dans ses bras une pellicule de cinéma comme emblème du festival. Une preuve que cette édition cherche à promouvoir un rapport au temps plus serein et une envie de trouver du réconfort dans le cinéma…
Julie DUCOS