Un Argentin de New York et un Espagnol de Berlin se croisent une nuit à Barcelone. Ils n’étaient pas faits pour se rencontrer et pourtant, ce qui semblait être une rencontre éphémère entre deux inconnus devient une relation s’étendant sur plusieurs décennies…
Photo : Allociné
Lucio Castro est né à Buenos Aires (Argentine) en 1975. Après des études de cinéma, il part à New York et devient dessinateur de vêtements pour hommes. Il réalise aussi des courts métrages, Fin de siècle est son premier long.
Il explique : « J’ai écrit le scénario de manière linéaire à travers le parcours d’un homme qui débarque à Barcelone, mais à mesure que j’écrivais l’histoire, c’est aussi comme si je la découvrais. Le personnage parcourt la ville, il cherche à rencontrer quelqu’un, ce qui se passe et finalement il réalise qu’ils se connaissaient déjà. Je voulais que leur expérience paraisse très authentique, basée sur des choses que j’ai vécues et qui me semblaient crédibles. Je voulais aussi que l’histoire paraisse ancrée dans une réalité émotionnelle, car cela me donnait la liberté de jouer avec le temps et l’espace. »
Le début du film est très lent. Pendant plus de dix minutes, le héros se promène dans la ville. Ensuite nous nous rendons compte qu’une partie du film se passe dans les années Sida de la fin du siècle dernier, puis nous revenons à la période actuelle avec un couple homosexuel, ensemble depuis vingt ans, souvent filmés en plans fixes.
Lucio Castro ajoute : « Tout le monde jusqu’à la dernière minute voulait que les scènes du ‘’passé’’ soient tournées différemment du ‘’présent’’. Le directeur de la photographie voulait qu’on utilise un éclairage distinctif, tout comme l’étalonneur en post production. Mais j’ai dit non. Quand je me rappelle le passé, je ne le vois pas différemment. La mémoire est subjective, donc je voulais tout garder au même niveau. C’est comme ça que je pense que nous nous souvenons des choses. » En fait, les vêtements et la déco des appartements sont très différents d’une époque à l’autre. Le réalisateur voulait que l’action du film se passe en été, et il a beaucoup pensé aux films d’Eric Rohmer.
La période des festivals recommence. Après Venise, dont le Mexicain Michel Franco vient d’obtenir le prix du jury avec NuevoOrden, les Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-Américain de Lyon-Villeurbanne, qui n’avaient pu se dérouler en mars, se poursuivent jusqu’au 30 septembre. Le Festival de San Sebastián se termine le 26 septembre. Enfin, Biarritz Latino commence la semaine prochaine, du 28 septembre au 4 octobre. À signaler aussi la sortie de Josep, Sélection Officielle Cannes 2020, film d’animation d’Aurel sur un dessinateur catalan interné en France après la guerre civile.
Alain LIATARD
Fin de siècle, drame de Lucio Castro. Argentine. 84 min. Avec Juan Barberini, Ramón Pujol. À voir à partir du 23 septembre. Bande annonce