Rodrigo Van Peteghem, photographe d’origine colombienne, déraciné et adopté en France. Propulsé en 2018 par le Studio Hans Lucas dont il a été membre jusqu’en 2020 et fondateur et membre du collectif Dream Voyager vient de gagner le prix off de Visa pour l’image 2020.
Photo : Visa Off – Perpignan
Malgré un contexte de crise sanitaire, la dynamique équipe du festival Off de Visa Photo de Perpignan a maintenu ses objectifs fondateurs : partager les travaux de tous les amoureux de la photographie avec des expositions déployées dans les commerces, les cafés et d’autres lieux emblématiques du centre-ville de Perpignan. Le prix principal* est allé au photographe Rodrigo Van Peteghem. La Vida Real est la partie documentaire d’un projet collectif, plastique et novateur réalisé en Colombie. Des récits autobiographiques, une prise de conscience et une quête de vérités constitue la base narrative de Rodrigo. Il propose, en flirtant avec la notion de frontières visibles et invisibles, une exploration urbaine, en noir et blanc, dans les territoires morcelés de Medellín et de son agglomération, territoires intégrés ou non, abritant des communautés et des histoires : la vie réelle.
Son travail s’appuie également sur des souvenirs personnels, des rêves et des recherches documentaires. Cette approche lui permet de retranscrire au mieux la réalité fragile de la société colombienne. Il veut aussi réhabiliter l’image de son pays d’origine en immortalisant la vie quotidienne qui s’y développe et se transforme. La ville de Medellín a été choisie car elle est chargée de violence, de mythes et de fantasmes.
Cette ville de plus de deux millions d’habitants draine un image fascinante liée à l’histoire nouée avec le narcotrafic et les guérillas urbaines passées ou présentes. Ici plane encore une vision unilatérale, déformée, influencée par des idées préconçues, des stéréotypes construits et entretenus par les médias, le cinéma, les séries et même l’industrie musicale. Rodrigo confronte donc le regard critique de chacun à une certaine authenticité sociale collective. Le projet ne nie pas l’histoire de la violence qui persiste dans le pays. Il est dédié aux victimes des conflits armés dans lesquels les enfants et les femmes, victimes collatérales, sont souvent les oubliées, aujourd’hui encore.
Dream Voyager*