Diego Vecchio, né à Buenos Aires, réside à Paris depuis 1992. Après des études à l’Université de Buenos Aires, il soutient, en 2001, une thèse de doctorat à l’Université Paris VIII où il est aujourd’hui maître de conférences. Après Microbes et Ours, tous deux parus aux éditions de L’Arbre Vengeur, L’extinction des espèces est son troisième livre traduit en français.
Photo : RFI et éd. Grasset
Les dernières volontés de Sir James Smithson (1765-1829) étaient claires, ce riche héritier d’origine britannique, sans femme ni enfant, voulait que sa fortune serve à fonder à Washington un établissement dédié à la diffusion des connaissances, qui porterait son nom. Le musée est finalement installé dans un château de style gothique anglo-normand et c’est Zacharias Spears, passionné par la conservation des espèces, qui en est nommé premier directeur. « Pour la modique somme de 2 cents, le Musée d’Histoire Naturelle donnera à voir le spectacle du monde, comprimant à échelle humaine le temps parcimonieux des planètes, de sorte que même un enfant puisse être en mesure d’observer en quarante minutes ce qui avait mis des milliards d’années à survenir ».
Mais l’établissement devra évoluer avec son temps, à cause notamment de la concurrence de nouveaux musées qui pullulent sur le sol américain et en Europe. Une place de plus en plus importante est ainsi consacrée à la vie primitive et la scénographie se modernise ; car à présent les visiteurs ne veulent plus simplement voir mais ils désirent expérimenter. Tout est bon pour attirer le public, les rivalités autour de ce commerce de la connaissance se multiplient à l’infini jusqu’à atteindre l’absurde, lors de l’inauguration, à San Diego, du MuM –le Musée des musées…
L’extinction des espèces est une histoire (sur)naturelle des musées. En nous plongeant dans un univers où se côtoient détails réels et pure fiction, Diego Vecchio invente et fabrique un passé à partir des angoisses des temps présents, une mémoire qui conjure l’extinction des œuvres d’art, des cultures et des espèces par le délire taxinomique, la manie du collectionnisme et la volonté de posséder autantque d’exhiber. Un roman brillant et plein d’humour.
Service de presse
éd. Grasset
L’extinction des espèces, de Diego Vecchio traduit de l’espagnol (Argentine) par Isabelle Gugnonaux éditions Grasset dans la collection Les lettres d’encre, 224 p., 18 euros