Les autorités officielles de Colombie promeuvent une campagne contre la xénophobie envers les Vénézuéliens avant que la violence ne s’impose. Leur refuser une allocation au logement, leur lancer des cocktails Molotov et les menacer de mort sont certaines des pratiques qui témoignent d’une xénophobie palpable.
Photo : ACNUR
L’immigration et le grand nombre de Vénézuéliens en Colombie ont entraîné une série d’actions xénophobes qui alertent les autorités colombiennes. Ces actions incluent des agressions verbales aux vendeurs ambulants, le refus d’une location d’une embauche. Il est allégué, entre autres, que les médias sont les principaux véhicules de la peur et de l’incertitude car ils lient criminalité et arrivée des Vénézuéliens. Le directeur général de l’Immigration de Colombie, Christian Krüger, montre son inquiétude en s’exclamant que les Vénézuéliens arrivent en Colombie par la force à cause de la situation économique, sociale et politique du Venezuela ; beaucoup d’entre eux ont été même poursuivis par le gouvernement du président Nicolás Maduro.
Par ailleurs, d’après une étude menée par le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCNUR), les Colombiens ont exprimé beaucoup de messages de haine, de rejet et de peur vers les étrangers sur les réseaux sociaux. L’étude, ainsi, a trouvé des conversations qui généralisent et rendent invisible la situation que le Venezuela endure. Qui plus est, la recherche a montré qu’un grand nombre des Colombiens associent l’arrivée des étrangers avec le chômage, la criminalité, la prostitution et la vente de drogues. « Je suis titulaire d’un permis de séjour spécial et mes papiers sont tamponnés et certifiés. J’ai cherché du travail mais j’ai été humiliée et dénigrée. Je suis venue offrir un meilleur avenir à mes deux enfants, j’ai dû abandonner ma famille en sachant que mon père est malade et que je ne le reverrai peut-être plus jamais et devoir faire face à la xénophobie… Parfois, quand on me demande si je suis vénézuélienne, j’ai envie de dire non, même si mon âme me fait mal » dit une immigrante.
Ainsi, pour y faire face, différentes chaussures ont été mises devant le bâtiment du Congrès colombien afin de sensibiliser les observateurs et repousser la xénophobie. Ces paires de chaussures représentent les kilomètres que les Vénézuéliens ont dû parcourir pour arriver en Colombie, ainsi qu’une histoire cachée derrière pour réaliser leurs rêves dans ce pays. « L’idée c’est de se mettre à la place de l’autre » dit Daly, un Vénézuélien déjà installé en Colombie depuis six ans. Certaines des chaussures appartiennent aux Vénézuéliens qui ont quitté leur pays à pied, d’autres en meilleur état appartiennent à ceux qui y étaient déjà établis et les ont données aux personnes qui viennent d’arriver. Bien que l’ONU affirme que la Colombie a bien accueilli les Vénézuéliens, il reste encore à sensibiliser contre la discrimination.
Andrea RICO