Face à une population très indignée, une augmentation de 35 % du prix des transports publics a pris effet ce samedi 27 juillet. Malgré les tentatives du gouverneur de l’état de Jalisco pour justifier cette décision, plusieurs manifestations se sont déclenchées en conséquence, une desquelles aurait vu des affrontements entre la police et les manifestants et faisant état de cinq arrestations.
Photo : Amaranta Zermeño
Bien que l’augmentation des tarifs du transport public ait été annoncée le matin du 24 juillet, plusieurs personnes n’étaient pas au courant que quelques lignes de bus allaient coûter plus cher à partir du samedi de la même semaine. Le prix du transport public dans la zone métropolitaine de Guadalajara est passé de 7 à 9,50 pesos, affectant 135 lignes de bus et les quelques lignes de tramway.
Le samedi 3 août une manifestation contre cette augmentation s’est déroulée dans les rues de Guadalajara, ayant comme point de départ le Parc de la Révolution, aussi connu comme «Parc Rouge». Une centaine d’individus se sont réunis, portant une grande variété de banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Non à l’augmentation !», «Alfaro démission», «Alfaro répresseur», «Gouvernement qui n’écoute pas son peuple est destiné à l’échec», entre autres.
En réponse au mécontentement croissant de la part des usagers, une vidéo où le gouverneur de Jalisco, Enrique Alfaro, expliquait le «besoin» de l’augmentation tarifaire, a circulé sur les réseaux sociaux. Il assurait que cet ajustement aurait dû se faire plusieurs années auparavant, mais que l’administration antérieure ne l’a pas fait pour éviter la grogne citoyenne, même si les tarifs n’avaient pas été ajustés depuis 7 ans. Selon Alfaro, l’augmentation de 7 à 9,50 pesos permettrait aux divers moyens de transport public de continuer à fournir le service avec une amélioration progressive.
«On a dû augmenter le tarif, tout simplement parce que si on ne le fait pas, le SITEUR (Sistema de Tren Eléctrico Urbano) va imploser financièrement […] tout le monde est bien d’accord que, même avec quelques soucis, il fournit un service de qualité qui s’est malheureusement dégradé ces dernières années, et c’est ce qu’on est en train de corriger», dit Alfaro.
Mais «tout le monde» n’est pas d’accord avec cette déclaration. Ce «service de qualité» est presque inexistant, selon Martha García, une des manifestantes : «Ce service ne dispose pas d’unités propres, c’est incroyable, les places réservées aux personnes âgées sont encombrées par des seaux ou des balais, c’est très très sale». En outre, d’autres soucis importunent les usagers des transports publics : «Un autre problème à considérer ce sont les chauffeurs, qui ne sont pas polis avec nous, parfois ils ne font pas attention à laisser le temps au passager de monter dans le bus, et parfois même ils ne s’arrêtent pas quand on le leur demande !». Martha García et Aurora Martinez soulignent aussi comment cette augmentation affectera directement leurs économies, puisqu’en utilisant les transports publics une dizaine de fois par semaine, elles dépensent une grosse quantité d’argent pour un service qui ne le mériterait pas.
Cette manifestation a été soigneusement organisée dans le but de rester pacifique et d’éviter les possibles affrontements avec les autorités de Guadalajara. Ceci en conséquence de la manifestation du vendredi 26 juillet, où plusieurs jeunes ont été agressés et éventuellement détenus par la police de l’état, après avoir tenté d’entrer dans les transports sans payer. Dana Gonzalez, intégrante de l’assemblée populaire contre l’augmentation tarifaire explique : «La convocation à cette manifestation a été purement pacifique, on est conscients que vendredi dernier il a eu des actions de répression contre quelques étudiants, et on ne peut pas permettre que cela se reproduise. En tant que citoyens, l’expression est notre droit, c’est notre droit d’exiger un transport public en sécurité, et avec un coût juste».
La manifestation s’est déroulée tout au long de l’avenue Juárez, en effet, de manière pacifique. Le mécontentement citoyen s’est fait entendre dans les rues comme sur les réseaux sociaux, qui restent jusqu’à présent très actifs à dénoncer l’injustice de cette augmentation tarifaire.
Amaranta ZERMEÑO
Depuis Mexique