Dernière partie d’une trilogie (La Table du Roi Salomon et L’oasis éternelle), La Cité des hommes saints peut parfaitement se lire indépendamment. Un mystérieux manuscrit du temps des Wisigoths se trouve au cœur de ce roman, enquête policière et récit d’aventures. Tirso Alfaro, le narrateur, ex-enquêteur dans le Corps des quêteurs, une société secrète chargée de ramener en Espagne des œuvres perdues ou volées qui se sont retrouvées dans diverses parties du monde, fait maintenant partie d’Interpol.
Photo : Actes Sud
Le lecteur retrouve son âme adolescente en lisant les aventures du manuscrit wisigoth. La vraisemblance est parfois égratignée, les coups de théâtre permettent des retournements de situations audacieux, les situations ressemblent à du Tintin du meilleur cru, on se laisse porter par des dialogues un peu naïfs… et on a envie de continuer ! La tentaculaire organisation internationale avec à sa tête l’éternel ennemi du Bien ne manque pas à l’appel. Elle se nomme Voynich et a l’apparence d’une multinationale très généreuse dans un certain mécénat culturel.
Peu avant la conquête musulmane, au VIIIèmesiècle, quelques moines espagnols auraient mis à l’abri les trésors wisigoths éparpillés sur la péninsule ibérique. Une légende prétend que ce trésor aurait été transporté quelque part en Amérique et qu’il dormirait dans une ville mythique, Cibola. Tirso Alfaro arrive à la conclusion que le site devrait se situer dans le petit État du Valcabado, entre la Colombie et le Brésil. Cibola, si elle existe, est la Cité des hommes saints, convoitée par les méchants de chez Voynich, bien sûr.
Après une première partie qui se déroule entre Londres et Madrid, nous voilà au cœur de la forêt équatoriale de ce pays inhospitalier qu’est, comme chacun sait, le Valcabado. Des Indiens parqués dans des réserves inhumaines et décimées par des épidémies et des décisions gouvernementales, une dictature très portée sur l’appât du gain, de l’argent obtenu grâce à la générosité de multinationales elles-mêmes peu regardantes ou de cartels mafieux, ce pays nous est déjà familier. Il est un décor idéal pour des aventures palpitantes.
Mystères historiques, dangers mortels à chaque page, drames inattendus et retrouvailles imprévues se succèdent à un rythme qui ne faiblit pas, notre âme adolescente se réjouit de ces 600 pages, la meilleure lecture du temps des vacances !
Christian ROINAT
La Cité des hommes saintsde Luis Montero Manglano, traduit de l’espagnol par Claude Bleton, 624 p., 24 € – 17,99 € en version numérique. Luis Montero Manglano en espagnol :Los buscadores : 1 La mesa del rey Salomón / 2 La cadena el profeta / 3 La Ciudad de los Hombres Santos, ed. Plaza y Janés. Luis Montero Manglano en français : La table du roi Salomon / L’oasis éternelle, éd. Actes Sud.
Né à Madrid en 1981 Luis Montero Manglano est professeur d’histoire de l’art et d’histoire médiévale, et l’auteur de deux romans inédits en français : El lamento de Cain et La Aventura de los principes de Jade. Chez Actes Sud ont parus : La Table du roi Salomon (2017) et L’Oasis éternelle (2018).