L’ancien président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, emprisonné depuis déjà plus d’un an à la prison de Curitiba, offre un deuxième entretien au journaliste Kennedy Alencar de la BBC sous l’autorisation de la justice.
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La thématique invoquée est l’orientation politique actuelle du président Jair Bolsonaro, partisan et défenseur des armes, qu’il devrait davantage centrer sur l’éducation. «Bolsonaro est un dément qui croit que les armes sont la solution au problème du Brésil, alors que la solution se trouve dans les livres et les écoles» déclare Lula dans sa seconde interview. Il continue en exclamant que «Bolsonaro soutient l’État policier, un état armé. Il est malade et croit que le problème du Brésil se règle avec les armes. La solution est dans les livres et les écoles» s’exclame-t-il en révisant les chiffres des gouvernements des Partis des Travailleurs (PT) relatifs à ces questions : 18 nouvelles universités fédérales, 173 campus et presque le double d’étudiants inscrits en licence (entre 2003 et 2014, le nombre d’étudiants est passé de 505 000 à 932 000).
«Si le Brésil veut être respecté, il doit prendre soin de lui-même. Pas par le discours, mais avec la pratique. Au lieu de raconter des âneries, il devrait finir son mandat en créant plus d’universités, en amenant plus d’enfants à l’école et en construisant plus de maisons» ajoute Lula en dénonçant la guerre que le nouveau gouvernement mène contre l’éducation publique pour tenter d’effacer l’héritage des gouvernements du PT. «J’ai l’impression que Bolsonaro n’a aucune idée de ce dont il parle, il ne connaît rien de la politique étrangère ni de l’économie» s’exclame Lula, soulignant que son gouvernement n’a pas de méthode ni de stratégie.
Il réaffirme son innocence et défie au juge qui l’a condamné en première instance, Sergio Moro, actuel ministre de la Justice de Bolsonaro, à fournir des preuves contre lui. «Montrez une seule preuve contre moi ! Moro est né pour se cacher derrière une toge, il doit faire face au débat maintenant. J’aimerais sortir d’ici et débattre avec Moro en l’invitant à fournir de véritables preuves au sujet des crimes que l’on m’a imputés.»
La défense de l’ex-dirigeant a demandé un recours au Tribunal supérieur de Justice pour l’octroi du bénéfice du régime ouvert après réduction de sa peine de douze à huit ans et dix mois. Lui restant moins de huit ans de peine à purger, la loi brésilienne lui permet l’accès au régime ouvert. «Le recours fait appel à une exécution de la peine au régime ouvert dans le cas où la peine n’est pas révoquée ou l’annulation totale du procès n’est pas acceptée.» D’après une note divulguée par Cristiano Zanin Martins, chef de l’équipe de juristes défendant Lula. L’équipe dénonce également dans le recours la présence d’incohérences, bien que la peine ait été réduite de 12 ans et un mois à 8 ans et dix mois. Elle affirme que le but de ce recours «n’est pas seulement la modification de la peine, mais l’acquittement absolu».
D’après LaRed21
Traduit par Andrea RICO