Avec plus de 80 titres constamment remis à jour, et une dizaine de nouveautés annuelles, les atlas Autrement forment une bibliothèque de référence à la fois unique et indispensable. Écrits par les plus grands spécialistes et illustrés par les meilleurs cartographes, les atlas abordent l’histoire, la géopolitique ou les grandes questions sociétales de manière claire, pédagogique et moderne. Ce mercredi 17 avril est dans toutes les bonnes librairies un nouvel Atlas de l’Amérique latine. Un continent en pleine turbulence.
Photo : Atlas de l’Amérique latine
Ce nouvel Atlas est sous la direction d’Olivier Dabène, de Frédéric Louault et d’Aurélie Boissière. Olivier Dabène est professeur à Sciences Po Paris et président de l’Observatoire politique de l’Amérique latine et des Caraïbes. Frédéric Louault est professeur de sciences politiques à l’université libre de Bruxelles, chercheur au Cevipol de l’ULB et co-directeur du Centre interdisciplinaire d’études des Amériques. Enfin, Aurélie Boissière est géographe-cartographe indépendante et collabore régulièrement aux atlas des éditions Autrement.
Cette cinquième édition présente et analyse les défis auxquels l’Amérique latine doit faire face aujourd’hui. Les 120 cartes et infographies offrent un panorama complet de la situation du continent, dont sa croissance ralentie et ses populations ébranlées. L’Atlass’intéresse aussi à des problématiques telles que la possibilité ou non d’un retour à la stabilité politique et aussi à la place de l’Amérique latine dans la mondialisation.
Pour vous donner un avant-goût de cette nouvelle édition, s’en suit l’introduction de l’ouvrage intitulée «La naissance hasardeuse de l’Amérique latine» : «Le continent américain doit son nom à une série de hasards et d’approximations. La déformation du prénom d’un modeste navigateur florentin est à l’origine de la “grande comédie des méprises” du début du XVIe siècle, selon l’élégante expression de Stefan Zweig (Amerigo, 1941), qui aboutit à dépouiller Christophe Colomb des mérites d’avoir accosté le premier un monde qu’il confondit avec les Indes. Évoquant en 1503 dans ses récits de voyage un Nouveau Monde (mundus novus) et non les Indes, Albericus Vespucius apparaît rapidement aux yeux de ses contemporains comme un découvreur.»
«Lorsqu’un éditeur de Saint-Dié publie en 1507 une Introduction à la cosmographie, où est suggéré que le nouveau monde s’appelle “America puisque c’est Amerigo qui l’a découvert”, les cartographes, astronomes et érudits, puis le grand public, contribuent au baptême collectif du continent. L’expression “Amérique latine”, pour sa part, a été inventée en 1856 par un Chilien et un Colombien vivant à Paris et fréquentant les milieux politiques attachés à la dimension “latine” (français, espagnol et italien) de leur combat pour la république. L’expression est reprise à peine quelques années plus tard sous le Second Empire, et sert l’ambition stratégique de Napoléon III qui souhaite aider les nations latines d’Amérique et positionner la France contre l’Espagne, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Sa conquête du Mexique avec l’empire de Maximilien (1863-1867) est l’éphémère concrétisation de ce rêve.»
«Les errements des voyageurs du XVIe siècle et les stratégies concurrentes des puissances européennes trois siècles plus tard ne relèvent pas de la simple anecdote. Elles illustrent le mode de formation historique du continent. À partir de la “rencontre entre deux mondes”, empreinte de violence destructive et spoliatrice, le destin de l’Amérique latine s’est souvent joué depuis l’extérieur. L’Atlas de l’Amérique latine revient aux origines historiques et géographiques d’un mode de développement inégal et excluant qui a engendré de profondes disparités sociales. Il s’attache aussi à mettre en lumière les expressions culturelles et religieuses qui ont accompagné les trajectoires historiques des pays et modèlent aujourd’hui leur identité.»
«L’Amérique latine est depuis ses origines le continent des contrastes. Aux degrés élevés de frustration sociale ne répondent que peu de mouvements sociaux d’envergure ; aux taux de violence élevés, peu de guerres. Le modernisme architectural reconnu côtoie un habitat précaire, la compétitivité de l’agrobusiness est aux antipodes de la détresse des paysans sans terre, le métissage culturel et le racisme sont présents. Des styles politiques traditionnels (clientélisme, populisme, enclaves autoritaires) et des pratiques de démocratie participative innovantes cohabitent. Au premier abord, les rencontres entre archaïsme et modernité peuvent surprendre, voire déstabiliser. Comprendre l’Amérique latine contemporaine, c’est pourtant accepter de l’appréhender dans sa pluralité, son dynamisme, sa complexité.»
«Cet atlas donne à voir les contrastes à travers l’histoire, la géographie, les ressources, la démographie, le développement, la dimension culturelle et politique, ainsi que les rapports de l’Amérique latine avec le monde. Le XXIe siècle s’est ouvert en Amérique latine dans un climat d’optimisme. Le continent se caractérisait par une communauté de valeurs et de pratiques démocratiques. La croissance économique accompagnée de politiques redistributives a engendré des progrès sociaux sans précédent. Après une décennie euphorique, l’Amérique latine a pourtant de nouveau basculé dans une période de crise et de polarisation politiques qui assombrissent son avenir.»
D’après les éditions Autrement