Après avoir étudié le dessin, la peinture et la gravure à l’École des Beaux-Arts de Santiago puis à l’Atelier Wifredo Lam où il explore les techniques expérimentales de la gravure, Francisco Sepúlveda expose depuis 1995 régulièrement en France, en Suisse, en Allemagne, aux États-Unis et en Amérique latine. Les œuvres de ce jeune artiste figurent déjà dans quelques collections publiques et le Grand Prix Azart 2009 du magazine éponyme vient de lui être décerné. La Galerie des Tuiliers lui consacre une exposition à Lyon du 4 avril au 29 juin 2019. Une nouvelle exposition est annoncée à Tarascon à partir du 11 juillet prochain.
Photo : Galerie des Tuiliers
L’artiste d’origine chilienne Francisco Sepúlveda (né en 1977) jouit d’une reconnaissance internationale. Peintre et graveur formé aux Beaux-Arts de Santiago du Chili, sa ville natale, il développe un corpus plongeant dans ses racines latino-américaines. Ses œuvres récentes sont empreintes de cette verve narrative qui le caractérise. Un univers foisonnant traduit dans des compositions solidement peintes. Une lisibilité qui porte cependant ses énigmes. Comment interpréter ces personnages décrits avec précision, acteurs de contes chimériques ?
Sepúlveda conjugue l’héritage des anciennes civilisations et une inventivité détonante. Symboles et fétichisme habitent ses personnages d’une puissance invocatrice qui s’impose dans une merveilleuse simplicité. Les images iconiques se détachent sur des fonds colorés, elles-mêmes formes pures et plates sans modèle soulignées par le contour de la ligne qui souligne chaque élément pour laisser s’épancher la couleur luxuriante, généreuse, posée en aplats joyeux.
Cette économie de moyens et une manière franche qu’a l’artiste d’interrompre le récit, lui permettant d’en tirer parti pour mieux le relancer. La mise en scène ne refuse ni l’hyperbole ni la césure pour s’affranchir du réel. Seule compte l’efficacité de la narration qui bouscule le regard. Une peinture pure, aux lointaines résonances avec l’esthétique pop. Les gros plans, leur juxtaposition sont d’une audace formelle en accord avec le climat onirique et surréel de sa peinture. Dans un espace délibérément sobre, l’ellipse est une des clés ouvrant la porte de cet univers intemporel. Sa vision du monde lui permet d’affirmer le sujet dans sa peinture, qui se retrouve également dans sa pratique de la gravure en couleurs.
D’après Lydia HARAMBOURG,
La
Gazette de Drouot
«Exubérante, mystérieuse et magique à la fois, l’œuvre polymorphe de Sepúlveda foisonne de références à ses racines sud-américaines et aux différentes cultures auxquelles il a été exposé lors de ses nombreux et incessants voyages. Les critiques se sont penchés sur son travail et parlent de la Galaxie Sepúlveda, la palette des dieux et ils le comparent avec un ogre joyeux au rire tonitruant, un géant vorace et insatiable, qui dévore des univers, s’en repaît, pour mieux n’en modeler qu’un : le sien, unique, éclatant, fascinant.», Micheline Vorbe – Images entre rêve et réalité.
«Voici des années maintenant que je suis le travail de Francisco Sepúlveda, artiste d’origine chilienne qui n’a rien perdu de ses racines latino-américaines, ni de son humour. Dans ses toiles, les images s’installent comme dans un surgissement depuis ce seuil subtil qui sépare le rêve de la réalité. Des plans de couleur et une atmosphère surréelle l’aident à composer une œuvre sillonnée d’une charge onirique très significative. Sepúlveda recrée son propre univers dans un espace volontairement sobre, articulé à partir d’une grande économie de moyens plastiques et où ses figures acquièrent une présence sans équivoque.», Antonio Segui, Arcueil, octobre 2011.
Ses personnages énigmatiques se baladent dans des scènes dénudées où tout est possible. À la diversité des sujets répond la multiplicité des interprétations. Sepúlveda entreprend d’élaborer son monde pour exorciser un imaginaire foisonnant dans lequel les mythes et les légendes se mêlent pour réécrire le quotidien. C’est plein d’humour et de dérision mais ce qu’il raconte ne peut l’être que par la peinture.
D’après la Galerie des Tuiliers