Des expositions de photographie, de street art et d’histoire, des performances et événements pour célébrer les soixante-dix ans de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, signée au Palais de Chaillot le 10 décembre 1948. Autant de façons de s’interroger sur les valeurs qu’elle porte et son importance aujourd’hui. L’exposition de photo Déclarations de Sebastião Salgado est programmée du 8 décembre au 30 juin 2019.
Photo : Musée de l’Homme
Sebastião Ribeiro Salgado, né à Aimorés, État du Minas Gerais, le 8 février 1944, est un photographe franco-brésilien humaniste travaillant principalement en argentique noir et blanc. Il est basé à Paris. En 1973, il commence à s’intéresser à la photographie, en autodidacte. Il intègre successivement les agences photographiques Sygma (1974-1975), Gamma (1975-1979) et Magnum (1979-1994). En 1994, il crée à Paris l’agence de presse photos Amazonas Images avec sa femme Lélia Wanick Salgado. Déclarations présente une trentaine d’images en grand format de Sebastião Salgado, invité exceptionnel, dans le foyer de l’auditorium du Musée de l’Homme. Ces photographies illustrent des articles de la Déclaration universelle des droits de l’Homme tels que le droit à l’asile, à la liberté de pensée, de conscience et de religion, le droit au travail et d’autres encore. Des articles qui font particulièrement écho aux valeurs humanistes portées par le Musée depuis son inauguration en 1938.
Sebastião Salgado a porté un regard rétrospectif sur son œuvre et a choisi des photographies prises au cours des 40 ans de sa carrière, dans une vingtaine de pays soulignant la portée universelle de la Déclaration. Des images comme autant de témoignages émouvants qui incarnent la nécessité́ de défendre au quotidien les droits énoncés en 1948, quelle que soit la région du monde concernée.
Un de ses reportages les plus renommés, intitulé La Mine d’or de Serra Pelada, porte sur le quotidien dans une mine d’or au Brésil, reportage dans lequel il parvient à décrire les conditions de travail auxquelles les mineurs sont soumis. Il est nommé représentant spécial de l’Unicef en 2001. Dans l’introduction d’Exodes, il écrit : «Plus que jamais, je sens que la race humaine est une. Au-delà des différences de couleur, de langue, de culture et de possibilités, les sentiments et les réactions de chacun sont identiques. Les gens fuient les guerres pour échapper à la mort ; ils émigrent pour améliorer leur sort ; ils se forgent de nouvelles existences dans des pays étrangers : ils s’adaptent aux pires situations…»
En 2014, Wim Wenders et le fils du photographe, Juliano Ribeiro Salgado, ont réalisé un documentaire sur le travail de Sebastião Salgado, Le Sel de la Terre (The Salt of the Earth) qui a reçu le prix spécial Un Certain Regard au festival de Cannes 2014. En 2016, Sebastião Salgado se met au service de la liberté de la presse en offrant à Reporters sans frontières une anthologie de ses 100 plus belles photos en noir et blanc. Encore en 2016, il réalise en noir et blanc une série de portraits de membres de la tribu indigène Ashaninka, dont il tire un calendrier. Il photographie notamment la famille du leader indigène Benki Piyako.
D’après le Musée de l’Homme