C’est un grand choix de films de qualité que propose le cinquième festival du cinéma d’Arte du 12 au 26 novembre. Le film d’ouverture concerne l’actualité latino-américaine. La caméra suit l’histoire de Nero, un jeune clandestin mexicain aux États-Unis qui cherche à intégrer l’armée pour obtenir sa carte de séjour. Le cinéaste franco-iranien Rafi Pitts nous montre l’état du monde actuel.
Photo : Allociné
Nero, 19 ans, est un « dreamer » : fils d’immigrés illégaux mexicains aux États-Unis, il est né et a grandi à Los Angeles, avant d’être expulsé vers le pays de ses parents. Il veut repasser clandestinement la frontière pour devenir un « green card soldier« , ces recrues étrangères de l’armée américaine auxquelles la loi, depuis le 11-Septembre, garantit le droit de séjour. Après un premier échec, il parvient à franchir les murs qui séparent Tijuana de la Californie, alors que se déclenchent les feux d’artifice de la Saint-Sylvestre.
No man’s land
Avec une intensité de tous les instants, le Franco-Iranien Rafi Pitts nous plonge dans l’absurdité et l’urgence où se débat son jeune héros, entre deux no man’s land. Du premier poste frontière où, menotté, il est sommé de décliner son identité, au check-point à haut risque où il atterrit dans un désert du Moyen-Orient en compagnie d’autres parias, la caméra épouse son point de vue sur l’incompréhensible réalité qui l’entoure. Dédiée aux green card soldiers expulsés par les États-Unis pour des délits, même mineurs, après avoir risqué leur vie sous la bannière étoilée, cette fable humaniste d’une saisissante intelligence politique tourne le dos au naturalisme documentaire pour contempler de plus haut les frontières de notre monde. En contrepoint à la beauté méditative des images, Johnny Ortiz, fossette enfantine et regard sombre, insuffle presque sans mot dire une vitalité farouche à son personnage de proscrit.
D’après Arte Magazine