Sexo, pregações e política
d’Aude Chevalier-Beaumel et Michael Gimenez
Brésil, 2016 | 72 min | VO (portugais) sous-titrée français
Amphithéâtre Gaston Berger – Campus de La Doua : rue de la Physique, 69100 Villeurbanne
(Tram T1 ou T4, arrêt La Doua-Gaston Berger)
Projection présentée par Gabriel Vallejo.
Sexe, Prêches et Politique est un documentaire de 52 minutes porté par les personnages qui écrivent l’Histoire du Brésil aujourd’hui : députés, lobbies religieux, activistes, ils influencent et font les lois, ils modèlent les mœurs et les mentalités des Brésiliens sur la question de la sexualité, de plus en plus clivante. Les dernières élections ont renforcé le poids des conservateurs, en guerre contre la « société dépravée ». Le Brésil a une image qui lui colle à la peau, celle d’un pays où sensualité et sexualité s’expriment sans limite. C’est aussi le premier pays au monde pour les actes homophobes, un pays où un million de femmes avortent clandestinement chaque année et risquent 4 ans d’emprisonnement, quand ce n’est pas la mort. Une guerre idéologique est en marche, et tous les coups, tous les mots sont permis. Qui sont les forces en présence, les plans de bataille, les nouveaux fronts et les victimes collatérales ? Plongée dans ce pays où le triptyque sexe, prêche et politique est explosif.
Aude Chevalier-Beaumel est née à Reims en 1982. Après être passée par l’École des Beaux-Arts de Montpellier, Aude s’est installée au Brésil où elle a commencé à développer des projets documentaires. Elle a d’abord fait des photographies des rites Afro-brésiliens et des cérémonies funéraires des jeunes habitants des favelas tués par la police dont elle a présenté le dernier portrait dans une installation multimédia. Elle a réalisé son premier documentaire à partir de cette expérience. Après avoir réalisé deux documentaires au Mexique, elle a suivi un candidat politique brésilien menacé de mort à cause de son combat contre la corruption et la milice. Son dernier projet remet en question la pseudo liberté sexuelle au Brésil.
Michael Gimenez est né à Rive-de-Gier en 1977. Après avoir travaillé comme journaliste pigiste dans un quotidien régional, il sort diplômé de l’École des Beaux-Arts de Montpellier où il a principalement réalisé des vidéos analysant le fonctionnement des médias. En 2009, il se rend au Brésil pour filmer le premier documentaire réalisé par Aude Chevalier-Beaumel. Dans les favelas de Rio, il rencontre des personnes qui se battent pour leurs droits contre l’injustice et la violence. Il continue de collaborer avec Aude en montant quatre de ses documentaires dont Rio, année zéro pour lequel ils ont partagé leurs visions politiques sur le Brésil, et qui les a décidés à réaliser ensemble ce nouveau film qui pointe du doigt le paradoxe de la sexualité libérée et du conservatisme extrême du pays.
La Cena blanca de Romina
de Francisco Rizzi et Hernán Martín
Argentine, 2017 | 62 min | VO (espagnol) sous-titrée français
21, avenue Edouard Aynard, 69130 Écully
Projection présentée par Maurice Nahory.
Il y a une nuit magique pour les filles de San Pedro, là-bas, à Jujuy. Une nuit pendant laquelle elles deviennent des princesses de contes de fées : c’est la Cène Blanche, la fête organisée pour la fin des études secondaires. Romina Tejerina n’a pas pu y participer : le jour de sa Cène Blanche, elle était en prison pour avoir tué l’enfant qu’elle portait, après un viol impuni.
Hernán Martín est designer image et son depuis 2001. Dès lors, il intègre le groupe de cinéma militant Ojo Obrero, avec lequel il a réalisé plusieurs dizaines de courts et moyens-métrages documentaires. Depuis 2006, il est membre des Documentalistes d’Argentine dont il a été président à deux reprises. En 2008, il est invité à présenter la première rencontre du Endocxxxi, à Caracas au Venezuela. En 2009, il monte Casino, le premier long-métrage du groupe, puis participera aux films ¿Quién mató a Mariano Ferreyra? et Cortenla, una peli sobre call centers.
Francisco Rizzi est designer image et son depuis 2003. Intégré au groupe de cinéma militant Ojo Obrero dès sa fondation en 2011, il a collaboré à des dizaines de courts et moyens-métrages documentaires. Depuis 2007, il fait partie des Documentalistes d’Argentine. Il est bruiteur depuis plus de vingt ans, spécialisé dans le Foley, ainsi qu’enseignant et directeur de thèse dans la filière de directeur sonore à l’École Nationale d’Expérimentation et de Réalisation Cinématographique. C’est en tant que bruiteur qu’il a participé à Casino, le premier long-métrage du groupe Ojo Obrero, en 2009. Il a également été bruiteur pour les films ¿Quién mató a Mariano Ferreyra? et Cortenla, una peli sobre call centers, produits par le groupe Ojo Obrero.
La nueva Medellín
de Catalina Villar
Colombie, 2016 | 84 min | VO (espagnol) sous-titrée français
Amphi O – Manufacture des Tabacs : 6, cours Albert Thomas, 69008 Lyon
Projection présentée par Marc Bouchage.
Juan Carlos et son ami Manuel étaient adolescents quand Catalina Villar les a filmés il y a 18 ans à Medellín, la ville la plus violente du monde à l’époque. Juan Carlos le poète a été tué peu après. A l’aube d’une paix fragile, ses parents analphabètes cherchent à obtenir réparation. Devenu leader de son quartier, Manuel est confronté aux paradoxes de l’innovation urbaine dans une ville qui s’est métamorphosée trop vite. Le fantôme de Juan Carlos se dresse en rempart contre l’oubli.
Catalina Villar est une réalisatrice colombienne, diplômée en Sciences sociales à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS, Paris) et de l’Ecole nationale supérieure des métiers de l’image et du son (FEMIS, Paris) où elle enseigne à présent. Elle a notamment réalisé les Cahiers de Medellín (1998) qui a reçu le Prix du Festival « Visions du Réel » de Nyon (Suisse) et le Prix « Découvertes » SCAM ; Patricio Guzman, une histoire chillienne (2001) ; Bienvenido a Colombia (2002) ; La légende de la mère perdue (2004).
Favela olímpica
de Samuel Chalard
Brésil, 2017 | 93 min | VO (portugais) sous-titrée français
Maison internationale des langues et des cultures (MILC) : 35, rue Raulin, 69007 Lyon
Projection présentée par Alain Liatard.
Les Jeux Olympiques d’été approchent et Rio de Janeiro se prépare à recevoir la communauté internationale. On construit des hébergements de luxe, des halles sportives, des stades d’athlétisme… Il faut que tout soit parfait pour briller devant les télévisions du monde entier. Si la construction avance à grands pas, c’est la destruction qui pose problème. À quelques mètres seulement de l’enceinte du Parc olympique demeure une zone sensible, un espace habité qui fait tache sur la carte postale brésilienne. Il s’agit de la favela de Vila Autódromo. La mairie de Rio met tout en œuvre pour prendre possession des lieux. Elle fait pression quotidiennement sur les habitants de la communauté, leur offrant des indemnisations ou des possibilités de relogement. Les bulldozers vont et viennent dans la favela. Il leur suffit de quelques minutes pour réduire en gravats une maison construite durant toute une vie. Mais certains habitants refusent le projet de la mairie et résistent à leur manière : la frêle Penha oppose une détermination inébranlable, le sportif Luis filme chaque mouvement de l’adversaire et l’héroïque Delmo couvre les murs qui restent de graffitis dénonciateurs. Le temps passe, les maisons trépassent et la lutte s’intensifie entre les deux camps. Plus que deux ans avant que la torche ne s’enflamme…
Samuel Chalard est né à Lausanne en 1973. De nationalités suisse et française, il a une formation de réalisateur en audiovisuel à l’ECAL/DAVI (Ecole cantonale d’art de Lausanne/département audiovisuel). Il a réalisé de nombreux travaux pour des compagnies théâtrales, des architectes, ainsi que des musées. Désormais, il se consacre pleinement à la réalisation de documentaires de création.
Kuyujani envenenado
de Alexandra Henao
Venezuela, 2016 | 88 min | VO (espagnol) sous-titrée français
58, montée de Choulans, 69005 Lyon
Projection présentée par Januario Espinosa.
Les cultures Yekuana et Sanema luttent contre leur disparition imminente causée par l’empoisonnement chronique au mercure utilisé dans les mines. Le plus grand obstacle à surmonter réside dans l’affrontement avec ceux qui profitent et autorisent ce commerce illégal et ceux qui devraient au contraire le faire cesser.
Alexandra Henao est vénézuélienne. Diplômée en Communication sociale (Université Catholique André Bello) et de la prestigieuse Nation Film & TV School de Inglaterra (NFTS) en cinématographie (direction de la photographie). Elle travaille comme directrice cinématographique et directrice de la photographie. Elle a écrit et réalisé les courts-métrages Cunaro ; La Uva ; Buenos, Bellas y Democráticos et le long-métrage documentaire La Tranca, tous lauréats de prix et reconnus aux niveaux national et international. Alexandra est aussi la directrice de photographie des longs-métrages El Rumor de las Piedras ; Azul y no tan Rosa (Goya mejor película iberoamericana 2014) ; 3 Bellezas ; El Inca.
Las mujeres deciden
de Xiana Yago Tortajada
Équateur, 2017 | 62 min | VO (espagnol) sous-titrée français
Amphithéâtre Gaston Berger – Campus de La Doua : rue de la Physique, 69100 Villeurbanne (Tram T1 ou T4, arrêt La Doua-Gaston Berger)
Projection présentée par Januario Espinosa.
Médecin espagnole, Maria mène une enquête sur les filles-mères en Équateur. Bien qu’illégal dans ce pays, elle découvre que l’avortement reste une pratique courante et se réalise dans des conditions insalubres. Qui plus est, certains professionnels profitent de la situation en mettant en danger la santé de femmes, en particulier celle des plus pauvres. Au fur et à mesure de son investigation, Maria se rend compte que, derrière les filles-mères et les grossesses non désirées, se cache souvent le problème de la violence sexuelle. Pendant qu’elle interroge des jeunes dans des écoles, Maria rencontre Mishell, une adolescente abusée par son père biologique quand elle avait 10 ans. Touchée par la situation, Maria parle avec des proches de Mishell qui luttent pour que justice lui soit rendue.
Xiana Yago Tortajada est née en 1984 à Valence en Espagne et est diplômée de médecine (Université de Barcelone). En 2009, elle déménage à Berlin où elle travaille en tant qu’assistante-réalisatrice sur la scène no-budget. En 2011, elle suit une formation en Master d’Ecriture de scénario pour le cinéma et la télévision à l’Université Carlos III de Madrid. En 2012, elle dirige un atelier d’écriture pour jeunes en Allemagne avant de partir en Equateur où elle développera le projet du documentaire Las mujeres deciden. En 2013, elle participe à différents ateliers de documentaire en Amérique Latine et obtient une bourse du Documentary Production Film Fund of the Ecuadorian Film Council. En 2014, elle co-écrit avec Andrés Ramírez le long-métrage documentaire Ukemau y ké sur le premier rappeur en langue Aymara en Bolivie.
Los ojos del mar
de José Álvarez
Mexique, 2017 | 80 min | VO (espagnol) sous-titrée français
Maison internationale des langues et des cultures (MILC) : 35, rue Raulin, 69007 Lyon
Projection présentée par Jessica Faravel.
Tuxpan, 2011, sur le port commercial mexicain le plus proche de Mexico City. Là où l’on trouve marins, marchands et prostitués, un drame arrive : un bateau disparaît en mer suite à une tempête tropicale. En 2016, une ancienne prostituée et un vieux pêcheur décident de faire leur deuil grâce à un voyage en mer. Ils rencontrent les familles meurtries et les proches des pêcheurs disparus afin de récupérer des objets et des messages émouvants qu’ils placent dans une boîte. Ce voyage devient petit à petit une rédemption.
José Álvarez a étudié le droit à l’UNAM au Mexique avant de prendre la direction de la radio musicale Radioactivo 98.5 à Mexico. Ce n’est que douze ans plus tard qu’il se tourne vers la réalisation de films documentaires. Ses productions ont été primées à plusieurs reprises : en 2007 son court-métrage Venus a gagné le prix Courtoujours (Toulouse) ; en 2009 son premier long-métrage Flores en el desierto a reçu plusieurs prix mexicains et internationaux.
Cárcel de árboles
de Rodrigo Rey Rosa et Guillermo Escalón
Guatemala, 2015 | 79 min | VO (espagnol) sous-titrée français
58, montée de Choulans, 69005 Lyon
Projection présentée par Olga Barry.
Enchaînés, torturés, obligés à adorer un faux thérapeute venu des Etats-Unis, des dizaines de jeunes appartenant à des familles guatémaltèques importantes furent enfermés et coupés du monde au fin fond de la jungle. David Burden, aidé des hauts dirigeants militaires à la tête du pays dans les années 1970 et 1980, s’appropria les terres et eut l’autorisation pour mener à bien son sombre projet. Le film porte le titre d’un roman de l’auteur Rodrigo Rey Rosa dans lequel il raconte certains évènements similaires à ceux qui se produisirent dans ce lieu, bien longtemps avant qu’ils n’éclatent au grand jour.
Rodrigo Rey Rosa est un réalisateur et écrivain né à Ciudad de Guatemala. En 2004, il adapte son roman Lo que soño Sebastián au cinéma et c’est le même travail d’adaptation qu’il propose avec son Carcel de árboles datant de 1991.
Guillermo Escalón est né au Salvador. Il devient réalisateur et directeur de la photographie après avoir d’abord étudié la biologie. Il réalise des documentaires aux thématiques variées qui vont de la question de la lutte contre la dictature salvadorienne aux traditions soufies en Afghanistan, en passant par les musiciens errants du Brésil. Il a déjà travaillé avec Rodrigo Rey Rosa sur Lo que soño Sebastián.
Cine São Paulo
de Ricardo Martensen et Felipe Tomazelli
Brésil, 2017 | 78 min | VO (portugais) sous-titrée français
Amphi L – Manufacture des Tabacs : 6, cours Albert Thomas, 69008 Lyon
Projection présentée par Alain Liatard.
Chico a grandi dans le cinéma de son père, un majestueux édifice datant de 1910, se trouvant dans la petite ville de Dois Córregos au Brésil. Le Cine São Paulo a toujours fait partie de sa vie, lieu où il rencontra sa femme et où il travailla comme projectionniste durant des décennies. Aujourd’hui en ruines, l’édifice est fermé au public. Cet amoureux du cinéma attend les subventions qui pourraient permettre la réouverture du lieu.
Ricardo Martensen est détenteur d’un Master en Production documentaire à l’Université de Salford au Royaume-Uni. Il est directeur associé, aux côtés de Felipe Tomazelli, de la société de production Trilha Mídia.
Felipe Tomazelli a réalisé les courts-métrages documentaires Enraizados (2011) et Matias (2014).
Miedo
de Paula Ortiz Gómina
Colombie, 2017 | 40 min | VO (espagnol) – sous-titres français
Auditorium Malraux – Manufacture des Tabacs – 6, cours Albert Thomas, 69008 Lyon
Projection présentée par Nicolás Olivares Pereda et Marc Bouchage.
Miedo est un documentaire où l’on découvre les rituels et les stratégies utilisés par les habitants de Cali pour éviter ou pour faire face à un danger potentiel. Depuis quelques années, la ville de Cali détient la première place en nombre d’homicides par an en Colombie. Elle figure aussi parmi le 10 villes les plus violentes au monde avec 80 meurtres pour 100 000 habitants.
Paula Ortiz Gónima est née à Cali (Colombie). Elle est réalisatrice diplômée de l’Université Nationale de Bogotá et de l’Université Marc Bloch de Strasbourg. Son premier documentaire Atlantis (2001) a reçu des prix dans plusieurs festivals. Miedo a été écrit pendant une résidence au Moulin d’Andé (CÉCI) et a reçu des bourses de production provenant du Fonds du cinéma colombien (Proimagenes FDC) et de l’Aide au film court de Seine-Saint-Denis. Actuellement, elle travaille sur son nouveau documentaire El Mundo de Humberto lequel a reçu la bourse de production du Fonds du cinéma colombien (Proimagenes FDC). Paula vit et travaille à Paris.