Mariela Castro, députée et fille de l’ancien président cubain Raúl Castro, profitera de la réforme de la Constitution prévue pour le mois de juillet pour légaliser le mariage homosexuel à Cuba et modifier le Code de la famille et le Code pénal.
Photo : Mariela Castro’s March/HBO
«Lors de la réforme de la Constitution, nous évoquerons toutes ces propositions… L’idée est avant tout de ne pas perdre notre temps à créer de nouvelles lois mais de les incorporer aux lois déjà en vigueur pour que tout rentre dans l’ordre plus rapidement», a expliqué la législatrice et directrice du Centre national d’éducation sexuelle (Cenesex) lors d’une conférence de presse donnée le vendredi 4 mai dernier. «Mariela Castro et les activistes en faveur des droits pour la communauté LGBT à Cuba profiteront de la capacité d’initiative de la députée», a ajouté le sous-directeur du Cenesex, Manuel Vázquez.
Dans le modèle politique cubain où le président du pays est élu par l’Assemblée nationale du pouvoir populaire (qui ne se réunit que deux fois par an), il n’est pas courant que des législateurs présentent leurs propres initiatives.
En décembre 2013, Mariela Castro a été la seule parlementaire à voter contre un projet concernant le Code du travail, —que les autorités considéraient pourtant comme essentiel— car celui-ci ne s’opposait pas suffisamment à la discrimination envers les membres de la communauté LGBT.
Les activistes espèrent retirer de la Constitution la loi selon laquelle le mariage unit un homme et une femme –loi qui empêche les unions entre des personnes du même sexe– et apporter les modifications nécessaires au Code de la famille et au Code pénal pour que des sanctions appropriées soit appliquées aux délits de violence de genre et d’homophobie, entre autres.
Une réforme de la Constitution cubaine a été envisagée à de nombreuses reprises ces dernières années. Lors de son dernier discours en tant que chef du gouvernement, le 19 avril dernier, Raúl Castro a précisé que la prochaine session de l’Assemblée aurait lieu au mois de juillet. Ce dernier, qui a choisi de ne pas se représenter, reste cependant le premier secrétaire du Parti communiste cubain, parti qui, selon la Constitution, gouverne le pays. Malgré les nombreuses spéculations sur le rôle joué par l’ancien président de 86 ans, sa fille a émit une réserve : «Il continue de travailler, le temps libre que tout le monde croyait qu’il allait s’octroyer n’est pas encore d’actualité», a-t-elle ajouté.
Parallèlement, elle explique que le nouveau président, Miguel Díaz-Canel, ingénieur de 57 ans, est sensible aux droits de la communauté LGBT à l’image de son père qui a milité en faveur du respect de la diversité sexuelle. «Ce que [Raúl Castro] a fait en tant que secrétaire du Parti et président du Conseil d’État à ce moment-là, consistait à mettre en place tous ces processus avec précaution dans le but de parvenir à des accords», affirme Mariela Castro.
D’après El Economista,
traduit de l’espagnol par Laura CHANAL
NdT : En 2016, Jon Alpert, journaliste américain passionné de Cuba, a réalisé le documentaire Mariela Castro’s March : Cuba’s LBGT Revolution, qui plonge le spectateur en immersion au cœur de la communauté LGBT cubaine.