Le président Équatorien Lenín Moreno a effectué ce week-end sa première visite officielle hors du continent américain, depuis sa prise de pouvoir en mai dernier. Après avoir visité l’Italie et le Vatican, il s’est rendu en Espagne, où il a rencontré le roi Felipe VI et le président Mariano Rajoy et a rendu hommage aux quelques 400 000 Équatoriens vivant en Espagne, pour leur contribution à la prospérité espagnole et au développement du pays.
Photo : Casa de S.M. el Rey/Borja Fotógrafo
Les deux dirigeants ont voulu, durant cette visite, souligner les relations amicales qui unissent actuellement les deux pays, par la signature de deux accords bilatéraux. Le premier est un Traité d’Assistance Judiciaire en Matière Pénale, et le second un Memorandum d’Entente entre le Ministère de la Santé Publique Équatorien et le Ministère de l’Hygiène, Services Sociaux et Égalité Espagnol pour promouvoir les programmes d’investigation et d’évaluation de technologies sanitaires. Dans les jours précédents, un autre accord avait été signé entre le Ministère du Développement et celui des Transports et Travaux Publics « pour établir le transfert de connaissance et technologie pour définir un modèle de gestion des aéroports, des ports et des routes ».
Lenín Moreno a également obtenu du président espagnol la garantie qu’il apportera son soutien au projet d’exonération de VISA des citoyens équatoriens dans l’espace Schengen ; une mesure déjà approuvée par l’Union Européenne pour la Colombie et le Pérou. Lenín Moreno a d’autre part appelé les industriels européens à investir en Équateur, en soulignant son désir d’impulser la diversification de l’économie et d’améliorer la productivité, tout en facilitant les procédures administratives et en favorisant la lutte contre la corruption. L’épouse du président Lenín Moreno, Rocío González, a quant à elle inauguré lundi 18 décembre le premier Centre Culturel Équatorien qui a ouvert ses portes à Madrid avec l’exposition « Artesano-Artista », une représentation des principales techniques artistiques du pays.
Cette visite a eu lieu alors que l’Équateur traverse une grave crise politique, déjà évoquée dans nos pages ici et là, à laquelle Lenín Moreno n’a pas manqué de faire allusion durant sa visite en Espagne. Il a mentionné la condamnation à six ans de prison du vice-président Jorge Glas pour corruption, en assurant que celle-ci marquait l’autonomie de la justice dans son pays. Cependant, il a déploré qu’au même moment, son prédécesseur Rafael Correa ait porté plainte contre le pays, – par l’intermédiaire de l’ex-chancelier Ricardo Patiño – à l’Organisation des États Américains pour « modification constitutionnelle », ce à quoi Lenín Moreno a répondu dans une annonce publique : « Le monde entier peut venir et constater que nous sommes en train d’approfondir notre démocratie, d’en consolider les institutions et de réconcilier le pays entier ».
Léa JAILLARD