L’université Paul-Valéry Montpellier III propose un colloque ce jeudi 15 et vendredi 16 juin sur le site Saint Charles, salle de colloques 2 de l’université. Le colloque est organisé par le laboratoire LLACS – EA 458 avec le soutien de l’université Paul-Valéry Montpellier III et l’Institut des Amériques.
Le terme de contre-culture est apparu au XXe siècle, dans les années soixante, pour désigner l’apparition de mouvements de contestation de la jeunesse contre la culture dominante. Communes, amour libre, pacifisme, hédonisme, drogues psychédéliques, féminisme, mysticisme, errance, figurent parmi ses traits distinctifs. Si la contre-culture est née aux États-Unis, elle s’est rapidement propagée en Amérique latine où, de façon inespérée, elle a trouvé une voie d’expression privilégiée dans la littérature, notamment dans le Mexique des années soixante et soixante-dix, avec la dénommée littérature de la Onda. Son plus célèbre protagoniste, l’écrivain mexicain José Agustín, considère que la contre-culture « embrasse toute une série de mouvements et d’expressions culturels, pour la plupart de jeunesse, et collectifs, qui, depuis les marges, dépassent, réfutent et affrontent la culture institutionnelle » (José Agustín, La Contracultura en México, p. 129).
Bien que pour certains auteurs le concept de contre-culture puisse renvoyer à toute forme d’expression culturelle ou artistique contestataire ou de résistance, ce colloque porte sur la production littéraire des années soixante à nos jours. L’objectif de ce colloque est de constituer un corpus et d’ébaucher les principales lignes d’une poétique des littératures contre-culturelles en Amérique latine : quelles œuvres, quels auteurs et quels groupes peuvent intégrer ce corpus ? Quels univers référentiels, quels discours, quels genres, quels imaginaires, quelles esthétiques les caractérisent ? Peut-on encore parler de littératures contre-culturelles en Amérique latine au seuil du XXIe siècle ? Si tel est le cas, s’agit-il d’une continuité ou d’un renouvellement des formes et des enjeux apparus dans les années soixante ?