Il a plu des récompenses à Annecy 2016

Regroupant les meilleurs films de l’animation mondiale, le Festival d’Annecy, qui se tenait du 13 au 18 juin dernier, est la plus grande manifestation mondiale consacrée à l’animation, accueillant les principaux créateurs et professionnels du milieu. Il y avait près de 10 000  accrédités dont plus de 3 000 pour le Marché (MIFA) dont de nombreux Mexicains, Chiliens, Brésiliens – qui avaient un film en compétition, Argentins. Cette année, 1167 courts métrages y ont été soumis, dont 54 retenus en compétition officielle.

Une tête disparait, de Franck Dion a remporté, le prestigieux Cristal d’Annecy du meilleur court métrage, la plus haute distinction du palmarès. Le film de 9 minutes est une coproduction entre Papy 3D, l’Office national du film du Canada (ONF) et ARTE France. Jacqueline n’a plus toute sa tête mais qu’importe, pour son voyage au bord de la mer, elle a décidé de prendre le train toute seule, comme une grande ! Vaysha l’aveugle, de Theodore Ushev, produit par l’ONF et ARTE également,  basé sur la nouvelle Vaysha, l’aveugle de Georgi Gospodinov, s’est vu décerner le Prix du jury pour le court métrage. Le cinéaste a également reçu le Prix du jury junior (courts métrages). Vaysha n’est pas une fille comme les autres. Elle ne voit que le passé de l’œil gauche et le futur de l’œil droit.

Le Cristal du long métrage et le prix du public sont allés au magnifique film de Claude Barras Ma vie de Courgette coproduit entre la France et la Suisse. Au foyer où il arrive, Courgette fait la connaissance d’autres enfants un peu comme lui, parfois durs au dehors mais tendres à l’intérieur. Dans cet apprentissage de la vie, voire du bonheur, les enfants découvrent l’amitié et même l’amour. La Jeune Fille sans mains de Sébastien Laudenbach a obtenu la mention du jury. Ces prix tombent bien car cette année, le Festival rendait hommage à l’animation française. L’Espagne a présenté un très agréable long métrage  Psicaunotas les enfants oubliés  (après une catastrophe écologique) de Pedro Rivero et Alberto Vásquez. Le président de la République s’est rendu à Annecy à l’occasion du 40ème anniversaire du festival.

Ajoutons que Guillermo del Toro, le cinéaste mexicain réalisateur, entre autres, de Chronos, L’échine du diable et  Le labyrinthe de Pan, est revenu sur sa carrière prolifique lors d’une Leçon de cinéma exceptionnelle. Ce touche-à-tout aux goûts éclectiques est à l’origine d’un travail riche et varié en tant que réalisateur, scénariste, cinéaste, producteur et auteur. Son attrait pour les créatures fantastiques depuis le début de sa carrière se confirme avec Trollhunters, série dans laquelle il a créé des mondes vastes et grouillants de vie, peuplés de personnages humains complexes et autres trolls. Du vrai grand cinéma sur le petit écran ! Il a été enchanté de l’ambiance du festival et de la créativité des auteurs. Quelques phrases : « C’est aussi dur de faire une merde qu’un bon film. Sachez ce que vous faites bien et ce que vous faites mal. Si vous pensez tout faire bien, vous vous trompez. Avant, le cinéma était une religion. Aujourd’hui, on parle de contenus et de diffuseurs. Il faut savoir couper. Le live action c’est comme d’attraper des papillons avec un filet. L’animation permet d’avoir un plus gros filet ». Seul le temps n’était pas de la partie. Mais le public n’a jamais été aussi nombreux et je pense ravi.

Alain LIATARD

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